L’incident qui vient d’opposer le ministre Mansour Elimane Kane à un haut fonctionnaire sénégalais de la Banque mondiale à Washington n’est que le dernier d’une longue série d’altercations qui a jalonné sa carrière à son poste ministériel.
Les médias en ligne rapportent que le ministre Mansour Elimane Kane vient encore de se faire remarquer par son comportement. Cette fois-ci, c’est M. Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale qui a failli faire les frais de son tempérament. Les témoins présents racontent que c’est le ministre de l’Economie, des finances et du plan, Amadou Ba, qui est intervenu avant que la situation ne dégénère complètement entre les deux hommes.
Même si l’on ne sait pas encore ce qui a opposé les deux hommes - on peut penser que c’est des désaccords sur l’orientation de certains investissements - on ne peut s’empêcher de remarquer que le ministre des Infrastructures, des transports routiers et du désenclavement a fini de se faire une réputation de soupe au lait qui ne sied pas toujours avec l’importance de sa charge.
La presse a rappelé l’incident auquel il était mêlé dans un avion de la South African Airways (Saa), et qui avait fâché jusqu’au plus haut niveau de la compagnie sud africaine. Mais cela n’est qu’une peccadille par rapport à d’autres dérapages du ministre.
D’autres témoins font état d’un incident qui l’avait opposé à certains cadres de la Société financière internationale (Sfi ou Ifc), la branche de la Banque mondiale qui s’occupe des investissements privés. Aiguillonnés par des intérêts étrangers, ces gens voulaient s’opposer à la volonté du Président Macky Sall de réaliser le Train express régional (Ter) devant relier Diamniadio à l’aéroport de Diass. Il se dit que lors de cette rencontre au siège de la Sfi à Washington, M. Mansour Elimane Kane a répondu vertement au responsable de la Sfi qui voulait le convaincre du manque de pertinence de ce projet.
Il se dit même que Macky Sall avait été saisi de certains de ces incidents par des personnes qui voulaient le convaincre de changer son ministre de ce poste. Mais le chef de l’Etat, sans doute convaincu par l’intéressé, a fait valoir que ce dernier ne faisait que défendre, à sa manière, les intérêts du pays face à des partenaires pas toujours délicats.
Mais les humeurs de Mansour Elimane Kane ne se limitaient pas qu’aux partenaires étrangers. Il y a deux ans environ, il avait fallu tout le pouvoir de persuasion de la Cellule de communication de son ministère pour étouffer un mini-scandale. Lors du Conseil de ministre de Kaffrine, il avait été prévu l’inauguration de la route Dinguiraye-Nioro-Keur Ayip. Arrivé au lieu où devait se faire la cérémonie, à Nioro, le ministre des Infrastructures s’est vu demander par le gendarme de faction le badge qui l’autorisait à accéder à la tribune officielle. Non convaincu par les arguments du ministre qui excipait de sa qualité, le gendarme lui a bloqué le passage. Au lieu d’attendre que les supérieurs de l’agent arrivent pour débloquer la situation, Mansour Elimane a servi à ce dernier un argument frappant pour l’écarter de son chemin. Tous les journalistes présents, même les caméras qui avaient filmé l’incident, ont par la suite été «convaincus» par les agents du ministère de contribuer à étouffer l’affaire.
Mais la meilleure est ce qui est arrivé au directeur des Transports routiers, M. El Hadj Seck Ndiaye Wade. Lors d’une réunion sectorielle du ministre, M. Wade entend le ministre demander à un conseiller technique de faire le point d’une tâche qui lui avait été confiée. Une fois que le Ct a fini de rendre compte, le directeur des Transports routiers prend la parole pour faire remarquer que la mission en question incombait en principe à son département, et qu’il tombait des nues d’apprendre au cours de la réunion qu’elle avait été confiée à quelqu’un d’autre à son insu. Ce qui lui valut une réplique immédiate du ministre : «M. le directeur, mais pour qui vous prenez-vous pour m’apprendre mon travail ? En quoi dois-je vous consulter pour décider de qui doit faire quoi dans ce ministère ?»
Et se tournant vers le Dage du ministère, il lui demande de préparer dans l’immédiat un projet de décret limogeant le directeur, à soumettre au Conseil des ministres à venir, «comme ça, vous n’aurez plus à vous plaindre de ne pas avoir été consulté». Il se raconte qu’il a fallu au secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire un grand talent de diplomate et de médiateur pour calmer le courroux du ministre et lui faire renoncer à sa décision.
Toutes ces histoires, comme d’autres que l’on choisit délibérément de ne pas rapporter, indiquent que Mansour Elimane Kane n’a pas une petite opinion de sa personne. Mais elles ne montrent pas qu’il a une grande considération face à l’opinion des autres, fussent-ils des partenaires en affaires. Jusqu’à ce jour, son président de chef a estimé que cela ne portait pas à conséquence.
mgueye@lequotidien.sn
Les médias en ligne rapportent que le ministre Mansour Elimane Kane vient encore de se faire remarquer par son comportement. Cette fois-ci, c’est M. Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale qui a failli faire les frais de son tempérament. Les témoins présents racontent que c’est le ministre de l’Economie, des finances et du plan, Amadou Ba, qui est intervenu avant que la situation ne dégénère complètement entre les deux hommes.
Même si l’on ne sait pas encore ce qui a opposé les deux hommes - on peut penser que c’est des désaccords sur l’orientation de certains investissements - on ne peut s’empêcher de remarquer que le ministre des Infrastructures, des transports routiers et du désenclavement a fini de se faire une réputation de soupe au lait qui ne sied pas toujours avec l’importance de sa charge.
La presse a rappelé l’incident auquel il était mêlé dans un avion de la South African Airways (Saa), et qui avait fâché jusqu’au plus haut niveau de la compagnie sud africaine. Mais cela n’est qu’une peccadille par rapport à d’autres dérapages du ministre.
D’autres témoins font état d’un incident qui l’avait opposé à certains cadres de la Société financière internationale (Sfi ou Ifc), la branche de la Banque mondiale qui s’occupe des investissements privés. Aiguillonnés par des intérêts étrangers, ces gens voulaient s’opposer à la volonté du Président Macky Sall de réaliser le Train express régional (Ter) devant relier Diamniadio à l’aéroport de Diass. Il se dit que lors de cette rencontre au siège de la Sfi à Washington, M. Mansour Elimane Kane a répondu vertement au responsable de la Sfi qui voulait le convaincre du manque de pertinence de ce projet.
Il se dit même que Macky Sall avait été saisi de certains de ces incidents par des personnes qui voulaient le convaincre de changer son ministre de ce poste. Mais le chef de l’Etat, sans doute convaincu par l’intéressé, a fait valoir que ce dernier ne faisait que défendre, à sa manière, les intérêts du pays face à des partenaires pas toujours délicats.
Mais les humeurs de Mansour Elimane Kane ne se limitaient pas qu’aux partenaires étrangers. Il y a deux ans environ, il avait fallu tout le pouvoir de persuasion de la Cellule de communication de son ministère pour étouffer un mini-scandale. Lors du Conseil de ministre de Kaffrine, il avait été prévu l’inauguration de la route Dinguiraye-Nioro-Keur Ayip. Arrivé au lieu où devait se faire la cérémonie, à Nioro, le ministre des Infrastructures s’est vu demander par le gendarme de faction le badge qui l’autorisait à accéder à la tribune officielle. Non convaincu par les arguments du ministre qui excipait de sa qualité, le gendarme lui a bloqué le passage. Au lieu d’attendre que les supérieurs de l’agent arrivent pour débloquer la situation, Mansour Elimane a servi à ce dernier un argument frappant pour l’écarter de son chemin. Tous les journalistes présents, même les caméras qui avaient filmé l’incident, ont par la suite été «convaincus» par les agents du ministère de contribuer à étouffer l’affaire.
Mais la meilleure est ce qui est arrivé au directeur des Transports routiers, M. El Hadj Seck Ndiaye Wade. Lors d’une réunion sectorielle du ministre, M. Wade entend le ministre demander à un conseiller technique de faire le point d’une tâche qui lui avait été confiée. Une fois que le Ct a fini de rendre compte, le directeur des Transports routiers prend la parole pour faire remarquer que la mission en question incombait en principe à son département, et qu’il tombait des nues d’apprendre au cours de la réunion qu’elle avait été confiée à quelqu’un d’autre à son insu. Ce qui lui valut une réplique immédiate du ministre : «M. le directeur, mais pour qui vous prenez-vous pour m’apprendre mon travail ? En quoi dois-je vous consulter pour décider de qui doit faire quoi dans ce ministère ?»
Et se tournant vers le Dage du ministère, il lui demande de préparer dans l’immédiat un projet de décret limogeant le directeur, à soumettre au Conseil des ministres à venir, «comme ça, vous n’aurez plus à vous plaindre de ne pas avoir été consulté». Il se raconte qu’il a fallu au secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire un grand talent de diplomate et de médiateur pour calmer le courroux du ministre et lui faire renoncer à sa décision.
Toutes ces histoires, comme d’autres que l’on choisit délibérément de ne pas rapporter, indiquent que Mansour Elimane Kane n’a pas une petite opinion de sa personne. Mais elles ne montrent pas qu’il a une grande considération face à l’opinion des autres, fussent-ils des partenaires en affaires. Jusqu’à ce jour, son président de chef a estimé que cela ne portait pas à conséquence.
mgueye@lequotidien.sn