L’enquête sur la plateforme de vidéos pornographiques French Bukkake s’attaque désormais aux acteurs : quatre d’entre eux ont été mis en examen pour viol. Une première en France, après la mise en cause l’an dernier de producteurs et de réalisateurs.
Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire début 2020, puis une information judiciaire le 17 octobre dernier, visant la plateforme French Bukkake. Depuis, une cinquantaine de victimes auraient été identifiées, selon deux sources proches du dossier.
Les investigations confiées à la gendarmerie de Paris
Alors que les investigations ont été confiées à la section de recherches de la gendarmerie de Paris, au moins huit personnes sont poursuivies dans ce dossier, dont « quatre personnes ont été présentées le 22 octobre au juge d’instruction en charge de l’affaire et ont été mises en examen du chef de viol », a indiqué une source judiciaire.
« Trois d’entre elles ont été placées en détention provisoire. La dernière personne a, quant à elle, été placée sous contrôle judiciaire », a-t-elle précisé. « Ce qui a été commis sur ces plateaux de tournage, ce sont des viols et donc chaque acteur ayant participé à ces scènes peut être inquiété pour des faits de viol aggravé, voire torture et actes de barbarie », a complété l’avocate de plusieurs victimes Lorraine Questiaux.
Ce phénomène peut « potentiellement viser tous les autres plateaux de pornographie en France et dans le monde », a-t-elle ensuite souligné. Aussi, d’autres investigations ont été ouvertes ailleurs dans le monde.
Deux producteurs mis en examen en octobre 2020
Un an auparavant, à la mi-octobre 2020, quatre personnes avaient déjà été mises en examen pour « proxénétisme » et « traite d’êtres humains » aggravés, dont les producteurs surnommés « Pascal OP » et « Mat Hadix ». « Pascal OP », actuellement en détention provisoire, est aussi poursuivi pour « blanchiment de proxénétisme aggravé et blanchiment de fraude fiscale » ainsi que pour « travail dissimulé », tandis que le second producteur, Mathieu L., alias « Mat Hadix », a, lui, été incarcéré en décembre dernier pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire.
Quant au site Jacquie et Michel – incarnation en France du porno amateur –, il est aussi visé par une enquête depuis le 10 juillet 2020 pour « viols » et « proxénétisme ». Après les révélations sur les violences et pratiques imposées lors des tournages, de grands groupes français du secteur avaient annoncé en novembre 2020 leur volonté d’adopter des chartes éthiques et déontologiques.
« Je pense que les affaires pour viol vont pulluler, parce qu’il y a parfois une énorme différence entre ce qui est dit oralement aux acteurs et ce qui se passe réellement » lors des tournages, a réagi l’avocat Matthieu Cordelier, qui défend les droits d’actrices porno. Il avait également été missionné en 2020 par la société de production Dorcel pour rédiger une « charte déontologique de la production X », publiée en avril.
LEPOINT
Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire début 2020, puis une information judiciaire le 17 octobre dernier, visant la plateforme French Bukkake. Depuis, une cinquantaine de victimes auraient été identifiées, selon deux sources proches du dossier.
Les investigations confiées à la gendarmerie de Paris
Alors que les investigations ont été confiées à la section de recherches de la gendarmerie de Paris, au moins huit personnes sont poursuivies dans ce dossier, dont « quatre personnes ont été présentées le 22 octobre au juge d’instruction en charge de l’affaire et ont été mises en examen du chef de viol », a indiqué une source judiciaire.
« Trois d’entre elles ont été placées en détention provisoire. La dernière personne a, quant à elle, été placée sous contrôle judiciaire », a-t-elle précisé. « Ce qui a été commis sur ces plateaux de tournage, ce sont des viols et donc chaque acteur ayant participé à ces scènes peut être inquiété pour des faits de viol aggravé, voire torture et actes de barbarie », a complété l’avocate de plusieurs victimes Lorraine Questiaux.
Ce phénomène peut « potentiellement viser tous les autres plateaux de pornographie en France et dans le monde », a-t-elle ensuite souligné. Aussi, d’autres investigations ont été ouvertes ailleurs dans le monde.
Deux producteurs mis en examen en octobre 2020
Un an auparavant, à la mi-octobre 2020, quatre personnes avaient déjà été mises en examen pour « proxénétisme » et « traite d’êtres humains » aggravés, dont les producteurs surnommés « Pascal OP » et « Mat Hadix ». « Pascal OP », actuellement en détention provisoire, est aussi poursuivi pour « blanchiment de proxénétisme aggravé et blanchiment de fraude fiscale » ainsi que pour « travail dissimulé », tandis que le second producteur, Mathieu L., alias « Mat Hadix », a, lui, été incarcéré en décembre dernier pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire.
Quant au site Jacquie et Michel – incarnation en France du porno amateur –, il est aussi visé par une enquête depuis le 10 juillet 2020 pour « viols » et « proxénétisme ». Après les révélations sur les violences et pratiques imposées lors des tournages, de grands groupes français du secteur avaient annoncé en novembre 2020 leur volonté d’adopter des chartes éthiques et déontologiques.
« Je pense que les affaires pour viol vont pulluler, parce qu’il y a parfois une énorme différence entre ce qui est dit oralement aux acteurs et ce qui se passe réellement » lors des tournages, a réagi l’avocat Matthieu Cordelier, qui défend les droits d’actrices porno. Il avait également été missionné en 2020 par la société de production Dorcel pour rédiger une « charte déontologique de la production X », publiée en avril.
LEPOINT