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Ismaïla Madior Fall sur l'abrogation de la loi d'amnistie : "Le juge aura le dernier mot",

Dimanche 1 Décembre 2024

La polémique autour de la loi d’amnistie prévue en 2024 continue de diviser l’opinion publique et les milieux politiques. Tandis que certains plaident pour son abrogation ou son annulation, d’autres mettent en avant les enjeux juridiques et politiques qu’un tel acte soulève. Selon Ismaila Madior Fall, professeur de droit public, c’est le Conseil constitutionnel qui tranchera in fine.

"Avant même que le Parlement ne se prononce, le Président de la République peut saisir le Conseil constitutionnel pour avis", explique Ismaila Madior Fall. Une démarche rendue possible par une innovation introduite dans la Constitution en 2016, qui permet au chef de l’État d’obtenir un avis consultatif sur toute question politique ou sociale.

Pour le professeur de droit public, cette saisine préalable est une option stratégique : "Cela permettrait d’apaiser les tensions et de clarifier la légalité d’une telle démarche avant même que le débat ne prenne une ampleur nationale." Selon lui, le Conseil pourrait alors se prononcer sur la validité de l’abrogation ou de l’annulation, une décision qui "s’imposera à tous", comme le stipule l’article 92 de la Constitution.

Les opposants à l'affût
Si cette étape consultative n’est pas enclenchée en amont, d’autres voies pourraient être empruntées. "Les députés opposés à l’abrogation pourraient saisir le Conseil constitutionnel après le vote de la loi", poursuit le spécialiste. Cette possibilité, garantie par l’article 74 de la Constitution, permet à tout parlementaire de contester une loi adoptée par l’Assemblée nationale.

Dans un tel scénario, le Conseil serait amené à jouer son rôle d’arbitre ultime. "Quelle que soit sa décision, elle sera définitive et sans appel", rappelle-t-il, soulignant l’autorité suprême des Sages en matière constitutionnelle.

Une décision au-delà du juridique
Cette controverse dépasse cependant le cadre strict du droit. Pour Ismaila Madior Fall, "la sensibilité politique et sociale de la question ne peut être ignorée". La loi d’amnistie de 2024, déjà perçue par certains comme une tentative de révision historique, suscite des interrogations sur l’équilibre des pouvoirs et la justice sociale.

En guise de rappel, le professeur évoque un précédent : "En 2005, le Conseil s’était déjà prononcé sur une loi d’amnistie, la loi Ezzan. Ce précédent montre bien que ce genre de décision ne peut être prise à la légère."

Alors que le débat se poursuit, tous les regards restent tournés vers le Conseil constitutionnel, ultime gardien de l’ordre juridique. "Le juge aura le dernier mot", conclut Ismaila Madior Fall, en écho à l’importance cruciale de cette institution dans les grandes décisions de l’État.
 
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