« Le 5 septembre 2021 vient de s’inscrire dans l’histoire guinéenne comme l’espérance d’une ère nouvelle pour le bonheur du peuple de Guinée qui souhaite renouer avec les vraies valeurs africaines de dialogue fécond, de paix, de solidarité, de justice et du travail qui constitue indescriptible fondation de notre beau pays. Nous sommes tous d’accord que dans le principe, la prise du pouvoir d’Etat autre que celle des urnes n’est pas idéale. Mais il faut admettre que dans certaines circonstances particulières face au désespoir généralisé, l’impasse politique entrainée par une crise profonde des valeurs républicaines, les forces organisées de la nation y compris l’armée peuvent par un sursaut patriotique décider de s’insurger et s’opposer à l’illégitimité, à l’absence de la démocratie et le risque d’éclatement de l’unité nationale. Vous l’avez fait avec courage. C’est avec une liesse débordante que toutes les couches sociales ont accueillie l’avènement du CNRD parce qu’ils représentent la rupture et l’espérance.
Monsieur le président de la transition, la Cour suprême vous reçoit à cette audience solennelle de prestation de serment dans un contexte plein de défis qui sont humanitaires et économiques en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Nous savons tous en effet qu’à l’instar des autres, notre pays est profondément déstabilisé par le virus féroce qui n’a d’ailleurs pas fini de semer le trouble au moment où s’amorce notre transition qui s’ouvre à nous. Notre mérite dans cette période tourmente a été de n’avoir pas sombrer, d’être résilient…
Il se trouve aussi M. le président que vous avez vu et entendu vos compatriotes dans toute leur diversité. Ils vous ont exprimé leurs joies, leurs angoisses mais surtout leurs attentes. Les guinéens, en vous exprimant leur agresse par des manifestations grandioses, spontanées dans les quartiers et le long des rues, ont joué leur participation en vous adoptant et en vous exhortant à les diriger durant la transition. Ils attendent de vous une part de réciprocité dans la hauteur de leurs espoirs et de leurs attentes populaires.
Le discours et l’action politique gagneraient à se mettre à la hauteur de la conscience citoyenne de ce peuple afin que la République de Guinée reflète enfin et pour toujours l’image d’une nation véritablement démocratique, mature, apaisée et unie.
En votre qualité de chef de l’Etat, souvenez-vous que vos compatriotes sont en droit d’attendre tous vos engagements de soldats et de votre d’honneur d’officiers supérieurs de la grande armée guinéenne. Des consultations que vous avez organisées écoutant toutes les composantes de la nation vous ont absolument permis de prendre l’ampleur de la tâche à accomplir à la tête de l’Etat. Ceux qui vous applaudissent aujourd’hui vont vous observer d’un œil vigilant très critique (…) ».