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Les Sukuk : Une solution de financement rentable pour le Sénégal, selon l'économiste Mansour Ndiaye

Lundi 30 Décembre 2024

Le 27 décembre 2024, lors de la présentation de la Déclaration de Politique Générale (DPG) devant l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a mis l'accent sur les financements alternatifs, en particulier la finance islamique, comme des leviers essentiels pour le développement économique du pays. Dans ce cadre, Mansour Ndiaye, économiste et expert en microfinance, a apporté un éclairage sur l’importance du financement islamique dans la stratégie du gouvernement sénégalais.


Selon lui, cette démarche s’inscrit dans une dynamique mondiale où l’industrie de la finance islamique continue de croître. "Le total actif de l'industrie de la finance islamique est de 3,38 trillions de dollars, soit une hausse de 4,31 % par rapport à 2023", précise-t-il. "Les banques islamiques représentent 70,2 % de ce total, soit environ 2,37 trillions de dollars, et le marché des sukuk, en forte croissance, atteint plus de 850 milliards de dollars, soit 25,2 % de l'actif total", ajoute-t-il.


Pour Mansour Ndiaye, cette dynamique représente une opportunité stratégique pour le Sénégal. Il estime qu’"un ‘government push’ pour notre pays vient à son heure", soulignant que les sukuk, des instruments financiers islamiques adossés à des actifs tangibles, peuvent servir à financer des projets structurants pour le pays. "Par exemple, l’émission de sukuk pourrait financer l’éradication des abris provisoires dans le secteur de l’éducation, le renouvellement des équipements dans les entreprises de production, ou même faire de la Poste la première banque du pays", indique-t-il.


Le Sénégal, qui a déjà émis trois sukuk d’un montant total de près de 600 milliards de francs CFA, a démontré la viabilité de ce mécanisme de financement. "Les sukuk sont toujours adossés à des actifs tangibles, ce qui témoigne de leur caractère utile et viable pour la société", souligne le président de Dooley Yaakar. Ce type de financement permet également de mobiliser des ressources provenant de la diaspora sénégalaise pour financer l’économie nationale, en répondant à un défi crucial de transformation des transferts en ressources d’investissement durables.


Mansour Ndiaye met également en avant l’importance de diversifier et de renforcer le secteur bancaire, la microfinance islamique et l’assurance takaful au Sénégal. "Le cadre réglementaire doit être reformé pour permettre au secteur privé de jouer pleinement sa partition", insiste-t-il. Il ajoute que l'Afrique, bien que sous-représentée dans la finance islamique, pourrait bénéficier d'un rôle central dans cette dynamique, étant donné que les principaux foyers de la finance islamique sont actuellement en Asie (23 %), au Conseil de Coopération du Golfe (53 %), et dans la zone MENA (13 %).


L'Économiste et Expert en microfinance, Mansour Ndiaye estime que pour permettre au Sénégal de se positionner comme un acteur majeur de la finance islamique, "il est essentiel de mettre en place des fonds souverains à l’international. Cela permettrait à notre pays de lever des sukuk en devises sur les marchés internationaux, renforçant ainsi notre influence économique mondiale".


Voici l'intégralité de sa déclaration 

"La Place du financement islamique dans la DPG du Premier Ousmane Sonko en date du 27 Décembre 2024 devant la représentation nationale. 
 
Dans sa déclaration de Politique Générale, le Premier Ministre du Sénégal a accordé une place de choix , en menant toute une réflexion,  sur les financements alternatifs parmi lesquels nous avons la finance islamique, le financement vert, etc. 

Selon le COMCEC dans son rapport sur la stabilité des services des systèmes financiers islamiques,  le total actif de l'industrie de la finance islamique est de l'Indre de 3,38 billions de USD soit une hausse de 4.31% par rapport à l'année 2023. 

Les banques islamiques y représentent 70.2% pour environs 2.37 billions USD. Le marché des sukuk en forte croissance pour plus de 850 milliards USD, soit 25.2% du total actif de la finance islamique. 

Les fonds islamiques sont a plus de 132 milliards USD pour 3.9% du secteur. Il faut noter que l'assurance takaful est loin derrière pour 0.7% du marché.  

Devant cette forte croissance de li'ndustire de la finance islamique un "government push" pour notre pays vient à son heure ! 
 
De façons simple, l'émission de Sukuk pourra financer : 
1. un projet d'éradication des abris provisoires dans le secteur de l'éducation 
2. ou un renouvellement des équipements d'une entreprise de production 
3. ou faire de la poste la première banque du pays ! 
 
La liste est longue ! Pour rappel le Sénégal a déjà émis trois sukuk pour un montant d'environ 600 milliards. Les Sukuk sont toujours adossés à des actifs tangibles, ce qui témoigne de leurs caractères utiles et viables pour la société. 
 
 
Les sukuk sont des types financements qui visent les marchés financiers et les investisseurs sur des projets rentables. Ils sont le lieu de la mobilisation de la capacité d’investissement de la Diaspora pour répondre à ce défi de transformation des transferts de celle-ci en ressources de financement de notre économie nationale. 
 
A côté des sukuk (marché des capitaux) nous avons à travailler pour renforcer et diversifier le secteur bancaire et le secteur de la microfinance islamique. Sans oublier celui de l'assurance (Takaful).  Pour rappel, le cadre réglementaire disponible doit être reformé pour permettre au secteur privé de jouer sa partition. 
 
L'Afrique est quasi inexistante sur la cartographie mondiale de la finance islamique au moment où les trois grands foyers sont : l'Asie (23%) avec comme épicentre la Malaisie, les pays du Conseil de  Coopération du Golf (53%), la zone MENA (Moyen orient et Afrique du Nord pour 13%) et l'Europe (7%). 
 
Il ne faut pas non plus oublier la mise en place de fonds souverain sur l'international, seul moyen de permettre à notre pays d'avoir des actifs sur l'international et de lever des Sukuk en devises sur les marchés internationaux.  Nous reviendrons sur ces mécanismes et le positionnement du fonds intergénérationnel. "

 
Mansour NDIAYE 
Économiste et Expert en microfinance 
Mba en finance islamique
Président Dooley Yaakar
 
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