Quand il sortit de sa bouche son fameux «ni oui, ni non» dans le cadre très solennel de la Salle de banquets du Palais de la République en ce jour spécial de Saint-Sylvestre 2019, Macky Sall était loin de s’imaginer qu’il venait de signer sa descente aux enfers.
Sorti victorieux d’une Présidentielle sans gros suspens où il s’en tira à bon compte en surclassant ses quatre autres concurrents, rescapés du double filtre du parrainage et de la justice, que sont Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang et Pr Issa Sall, le Président Sall en oublia jusqu’à son engagement couché noir et blanc dans son livre «Le Sénégal au cœur». L’alors président de la République y avait réitéré, sans trembler, ce qui était une évidence constitutionnelle, à savoir que s’il était réélu, il en serait à son second et donc –en bon français- dernier mandat. C’était sans compter avec le pouvoir, ses effets enivrants, ses courtisans, capables de faire changer d’avis le plus honnête des humains. Ses thuriféraires traduiront en actes ce à quoi, lui, pensait le matin, en se rasant. Interrogé par Vox Populi, au lendemain de la réélection du Président Sall, Ismaila Madior Fall, celui qui est chargé de traduire en actes les désirs du Président, y alla de son «en principe», signe qui ne trompe pas que ni le «nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs» contenu dans la Constitution ni les écrits d’un bouquin ne tenaient devant la volonté présidentielle de se représenter.
Tous ceux qui osaient ramer à contre-courant de cette volonté étaient décapités sans ménagement, le poste de Premier ministre supprimé. Sory Kaba, ancien directeur des Sénégalais de l’extérieur, Moustapha Diakhaté, ancien chef de cabinet du président de la République et autre Moussa Diop, ancien Dg de Dem Dikk expérimentèrent l’oukase présidentielle qui ordonnait que personne, dans l’Etat-Apr, ne débatte des mandats du Président, encore moins de leur durée ou de leur nombre.
Sauf si ça allait dans le sens d’envisager un possible troisième mandat –deuxième quinquennat, pour les plus zélés soutiens du chef. En effet, ce qui est cocasse dans l’affaire, c’est que ceux qui théorisaient une possible troisième candidature gagnaient dans l’estime du Château et montaient en grade, aussi bien dans l’Etat que dans le parti. Alors que ceux qui osaient penser le contraire dégringolaient dans le protocole de la République et du parti présidentiel.
Comme dit la sagesse, le temps est le symbole parfait de notre impuissance. La fin du mandat approchant inéluctablement, le «ni oui, ni non» devait naturellement céder la place à un «Oui» catégorique, lourd de dangers, ou à un «Non» qui signerait la débandade dans les rangs de la Majorité mais moins risqué. Ainsi, c’est un Macky Sall pris de vitesse par ses opposants et plus occupé à réduire son principal adversaire, Ousmane Sonko, «à sa plus simple expression», qui se résolut, le 3 juillet 2023, à huit mois de la Présidentielle, d’annoncer qu’il ne briguerait pas une troisième candidature. Trop tard ! En huit mois, il fallait choisir un candidat de substitution, gérer l’Etat, s’occuper de ses turbulents adversaires et faire appliquer, comme il l’a promis, les décisions de justice, y compris celle condamnant le leader de Pastef.
Ainsi, c’est du bout des lèvres et la mort dans l’âme qu’il porta, contraint et forcé, son choix sur Amadou Bâ. Conséquence : tous ceux qui se voyaient califes, à la place du calife, prirent le large. Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao, feu Mahammed Boun Abdallah Dione déclarèrent leurs candidatures. Ceux qui étaient restés ne l’étaient que pour garder encore leurs privilèges et ne montrèrent aucun enthousiasme à accompagner le candidat (par défaut ?) de Benno. Au contraire, Mame Mbaye Niang, Thérèse Faye et autres proches du «Patron» multipliaient les bâtons dans les roues de Amadou Bâ avec la suspecte complicité du chef. C’est donc sans surprise que Bâ mordit la poussière devant le candidat par procuration de Sonko, Bassirou Diomaye Faye qui, en un seul tour, plia le scrutin.
Et c’est ce Macky Sall dont les plans avaient tous échoué sur l’autel de ses propres ambitions tendant à neutraliser celles de son candidat qui vint, huit mois après, conduire une liste qu’il escomptait victorieuse pour imposer une cohabitation au duo Diomaye-Sonko avec, comble de ridicule, des inter-coalitions ponctuelles dans certaines localités, avec le honni Amadou Bâ. Qu’attendre d’une telle alchimie qui défie toute logique ? Rien. Dans un jeu d’échec, on aurait dit : «mât» pour Macky qui a joué et perdu.
Sorti victorieux d’une Présidentielle sans gros suspens où il s’en tira à bon compte en surclassant ses quatre autres concurrents, rescapés du double filtre du parrainage et de la justice, que sont Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang et Pr Issa Sall, le Président Sall en oublia jusqu’à son engagement couché noir et blanc dans son livre «Le Sénégal au cœur». L’alors président de la République y avait réitéré, sans trembler, ce qui était une évidence constitutionnelle, à savoir que s’il était réélu, il en serait à son second et donc –en bon français- dernier mandat. C’était sans compter avec le pouvoir, ses effets enivrants, ses courtisans, capables de faire changer d’avis le plus honnête des humains. Ses thuriféraires traduiront en actes ce à quoi, lui, pensait le matin, en se rasant. Interrogé par Vox Populi, au lendemain de la réélection du Président Sall, Ismaila Madior Fall, celui qui est chargé de traduire en actes les désirs du Président, y alla de son «en principe», signe qui ne trompe pas que ni le «nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs» contenu dans la Constitution ni les écrits d’un bouquin ne tenaient devant la volonté présidentielle de se représenter.
Tous ceux qui osaient ramer à contre-courant de cette volonté étaient décapités sans ménagement, le poste de Premier ministre supprimé. Sory Kaba, ancien directeur des Sénégalais de l’extérieur, Moustapha Diakhaté, ancien chef de cabinet du président de la République et autre Moussa Diop, ancien Dg de Dem Dikk expérimentèrent l’oukase présidentielle qui ordonnait que personne, dans l’Etat-Apr, ne débatte des mandats du Président, encore moins de leur durée ou de leur nombre.
Sauf si ça allait dans le sens d’envisager un possible troisième mandat –deuxième quinquennat, pour les plus zélés soutiens du chef. En effet, ce qui est cocasse dans l’affaire, c’est que ceux qui théorisaient une possible troisième candidature gagnaient dans l’estime du Château et montaient en grade, aussi bien dans l’Etat que dans le parti. Alors que ceux qui osaient penser le contraire dégringolaient dans le protocole de la République et du parti présidentiel.
Comme dit la sagesse, le temps est le symbole parfait de notre impuissance. La fin du mandat approchant inéluctablement, le «ni oui, ni non» devait naturellement céder la place à un «Oui» catégorique, lourd de dangers, ou à un «Non» qui signerait la débandade dans les rangs de la Majorité mais moins risqué. Ainsi, c’est un Macky Sall pris de vitesse par ses opposants et plus occupé à réduire son principal adversaire, Ousmane Sonko, «à sa plus simple expression», qui se résolut, le 3 juillet 2023, à huit mois de la Présidentielle, d’annoncer qu’il ne briguerait pas une troisième candidature. Trop tard ! En huit mois, il fallait choisir un candidat de substitution, gérer l’Etat, s’occuper de ses turbulents adversaires et faire appliquer, comme il l’a promis, les décisions de justice, y compris celle condamnant le leader de Pastef.
Ainsi, c’est du bout des lèvres et la mort dans l’âme qu’il porta, contraint et forcé, son choix sur Amadou Bâ. Conséquence : tous ceux qui se voyaient califes, à la place du calife, prirent le large. Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao, feu Mahammed Boun Abdallah Dione déclarèrent leurs candidatures. Ceux qui étaient restés ne l’étaient que pour garder encore leurs privilèges et ne montrèrent aucun enthousiasme à accompagner le candidat (par défaut ?) de Benno. Au contraire, Mame Mbaye Niang, Thérèse Faye et autres proches du «Patron» multipliaient les bâtons dans les roues de Amadou Bâ avec la suspecte complicité du chef. C’est donc sans surprise que Bâ mordit la poussière devant le candidat par procuration de Sonko, Bassirou Diomaye Faye qui, en un seul tour, plia le scrutin.
Et c’est ce Macky Sall dont les plans avaient tous échoué sur l’autel de ses propres ambitions tendant à neutraliser celles de son candidat qui vint, huit mois après, conduire une liste qu’il escomptait victorieuse pour imposer une cohabitation au duo Diomaye-Sonko avec, comble de ridicule, des inter-coalitions ponctuelles dans certaines localités, avec le honni Amadou Bâ. Qu’attendre d’une telle alchimie qui défie toute logique ? Rien. Dans un jeu d’échec, on aurait dit : «mât» pour Macky qui a joué et perdu.