Le 8 avril dernier, la Fondation Mo Ibrahim a annoncé l'intégration de nouveaux membres au sein de son Conseil et du Comité du Prix Ibrahim pour le leadership d'excellence en Afrique. Parmi eux figure l’ancien président sénégalais Macky Sall, une décision qui suscite une vive polémique, notamment dans les cercles universitaires sénégalais.
Dans un communiqué publié le même jour, Mo Ibrahim, fondateur de l’organisation, s’est félicité de cette nouvelle composition. « Nous sommes ravis d'accueillir Josep Borrell, Moussa Faki Mahamat, Mark Malloch-Brown et Macky Sall au sein de la Fondation. Chacun d'entre eux apporte une expérience exceptionnelle. Je me réjouis de pouvoir collaborer étroitement avec eux pour relever certains des défis les plus urgents auxquels l'Afrique et le monde sont confrontés aujourd'hui », a-t-il déclaré.
Une tribune d’universitaires pour contester la nomination
Mais au Sénégal, cette cooptation fait grincer des dents. Trois jours plus tard, le 11 avril, soixante-quatre intellectuels et universitaires, principalement issus de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, ont publié une tribune pour dénoncer cette nomination, qu’ils jugent contraire aux principes mêmes que défend la Fondation Mo Ibrahim.
Parmi les signataires, Oumar Dia, maître de conférences en philosophie, s’est exprimé sans détour : « La cooptation de Macky Sall comme membre de leur comité des sages est très choquante, parce que c’est une prime à la violation massive des droits humains. C’est une prime à la remise en cause du fonctionnement démocratique de notre pays. » Il rappelle que la Fondation est censée promouvoir la bonne gouvernance, le respect des droits et des libertés, des valeurs que, selon lui, l’ancien président aurait bafouées, notamment lors de son second mandat.
Les signataires de la tribune évoquent en particulier la crise politique de début 2024, marquée par la tentative avortée de Macky Sall de reporter l’élection présidentielle, une manœuvre qui avait déclenché une grave crise institutionnelle, finalement tranchée par le Conseil constitutionnel. Pour ces universitaires, cette séquence est symptomatique d’une dérive autoritaire qui rend inconcevable la présence de Macky Sall au sein d’une institution valorisant le leadership éthique en Afrique.
Réactions contrastées entre universitaires et partisans
Face à cette contestation, le parti de Macky Sall, l’Alliance pour la République (APR), a réagi en saluant une décision « méritée ». Dans un communiqué publié le 10 avril, l’APR déclare : « La haute légitimité de la Fondation Mo Ibrahim disqualifie les propos inélégants tenus par certains membres du régime actuel, tant l’engagement de la Fondation pour la transparence et la bonne gouvernance est de notoriété publique. »
La Fondation Mo Ibrahim, quant à elle, n’a pas répondu aux sollicitations des médias, dont Radio France Internationale (RFI), qui a tenté d’obtenir un commentaire sur cette controverse.
Un choix symbolique aux conséquences politiques ?
Alors que la Fondation Mo Ibrahim jouit d’un large crédit moral en Afrique pour son engagement en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance, cette polémique soulève des interrogations sur ses critères de sélection et les signaux envoyés aux sociétés civiles africaines. En intégrant une figure politique récemment contestée, la Fondation prend le risque de fragiliser sa réputation auprès de certains intellectuels et activistes.
Dans un communiqué publié le même jour, Mo Ibrahim, fondateur de l’organisation, s’est félicité de cette nouvelle composition. « Nous sommes ravis d'accueillir Josep Borrell, Moussa Faki Mahamat, Mark Malloch-Brown et Macky Sall au sein de la Fondation. Chacun d'entre eux apporte une expérience exceptionnelle. Je me réjouis de pouvoir collaborer étroitement avec eux pour relever certains des défis les plus urgents auxquels l'Afrique et le monde sont confrontés aujourd'hui », a-t-il déclaré.
Une tribune d’universitaires pour contester la nomination
Mais au Sénégal, cette cooptation fait grincer des dents. Trois jours plus tard, le 11 avril, soixante-quatre intellectuels et universitaires, principalement issus de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, ont publié une tribune pour dénoncer cette nomination, qu’ils jugent contraire aux principes mêmes que défend la Fondation Mo Ibrahim.
Parmi les signataires, Oumar Dia, maître de conférences en philosophie, s’est exprimé sans détour : « La cooptation de Macky Sall comme membre de leur comité des sages est très choquante, parce que c’est une prime à la violation massive des droits humains. C’est une prime à la remise en cause du fonctionnement démocratique de notre pays. » Il rappelle que la Fondation est censée promouvoir la bonne gouvernance, le respect des droits et des libertés, des valeurs que, selon lui, l’ancien président aurait bafouées, notamment lors de son second mandat.
Les signataires de la tribune évoquent en particulier la crise politique de début 2024, marquée par la tentative avortée de Macky Sall de reporter l’élection présidentielle, une manœuvre qui avait déclenché une grave crise institutionnelle, finalement tranchée par le Conseil constitutionnel. Pour ces universitaires, cette séquence est symptomatique d’une dérive autoritaire qui rend inconcevable la présence de Macky Sall au sein d’une institution valorisant le leadership éthique en Afrique.
Réactions contrastées entre universitaires et partisans
Face à cette contestation, le parti de Macky Sall, l’Alliance pour la République (APR), a réagi en saluant une décision « méritée ». Dans un communiqué publié le 10 avril, l’APR déclare : « La haute légitimité de la Fondation Mo Ibrahim disqualifie les propos inélégants tenus par certains membres du régime actuel, tant l’engagement de la Fondation pour la transparence et la bonne gouvernance est de notoriété publique. »
La Fondation Mo Ibrahim, quant à elle, n’a pas répondu aux sollicitations des médias, dont Radio France Internationale (RFI), qui a tenté d’obtenir un commentaire sur cette controverse.
Un choix symbolique aux conséquences politiques ?
Alors que la Fondation Mo Ibrahim jouit d’un large crédit moral en Afrique pour son engagement en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance, cette polémique soulève des interrogations sur ses critères de sélection et les signaux envoyés aux sociétés civiles africaines. En intégrant une figure politique récemment contestée, la Fondation prend le risque de fragiliser sa réputation auprès de certains intellectuels et activistes.