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Reconstruire ou Périr: L’Urgence d’un nouveau souffle pour l’APR/Yakaar (Par Djimo SOUARÉ)

Dimanche 12 Janvier 2025


Depuis les récentes élections législatives, le paysage politique sénégalais a connu un bouleversement significatif. L’Alliance pour la République (APR), jadis éclatante et dominante, s’est retrouvée face à une défaite qui, bien que douloureuse, constitue une opportunité unique pour une introspection profonde. En réalité, cette série de défaites a commencé avec l’échec lors des élections présidentielles de 2024, suivi des législatives de novembre dernier. Il est temps pour nous, militants et responsables de l’APR, de réfléchir à l’avenir de notre parti. Ce moment critique nous impose une alternative claire : reconstruire ou périr.


Bilan élogieux, mais un regard vers l’avenir
Il serait malhonnête de nier les réalisations majeures de l’APR sous notre leadership. Des progrès significatifs ont été accomplis dans les domaines de l’infrastructure, de l’éducation, de la santé et de l’emploi. Ces avancées font partie de notre héritage et nous en sommes fiers. Le président Macky Sall a pleinement joué sa partition, en menant à bien plusieurs réformes et en posant les jalons d’un développement durable. Toutefois, s’accrocher uniquement à ce bilan, aussi élogieux soit-il, ne suffira pas pour regagner la confiance des Sénégalais.


Le monde change, le Sénégal change, et nous devons également nous adapter à ce changement. L’APR ne peut plus se contenter de regarder dans le rétroviseur. Nous devons développer un paradigme novateur et proposer une vision qui répond aux aspirations actuelles et futures des citoyens.

Un retour à la base, une nécessité impérative
Le temps est venu de reconstruire notre parti de manière structurelle et idéologique. Nous devons revenir à la base, là où tout a commencé. Ce retour à la base n’est pas seulement une stratégie, c’est une obligation. Nous devons recréer nos comités, réactiver nos sections locales et renforcer notre présence au sein de la diaspora.
La reconstruction implique également de former une nouvelle génération de leaders. Il est impératif d’ouvrir le parti à de nouveaux visages, à des idées innovantes et à des thématiques actuelles. Un renouvellement des bases et des instances est incontournable. Du sang neuf est indispensable pour insuffler une nouvelle dynamique.


Une opposition constructive et thématique
Notre opposition au pouvoir actuel doit être intelligemment repensée. Nous ne pouvons pas nous contenter de critiquer pour critiquer, ni de rester bloqués dans des querelles rétroactives. Il faut adopter une posture constructive, axée sur des propositions concrètes. Par exemple, les questions d’éducation, de santé, d’emploi des jeunes, de migration, d’équité territoriale, de transformation digitale et de réduction des inégalités doivent être au cœur de nos combats.


Notre rôle en tant qu’opposition ne se limite pas à contrer le pouvoir en place. Nous devons être une force de proposition. Offrons aux Sénégalais un projet sociétal novateur, pragmatique et ambitieux. La politique n’est pas seulement une question de conquête du pouvoir ; c’est avant tout un engagement envers le peuple et ses aspirations.

Une mobilisation idéologique et stratégique
La reconstruction de l’APR exige un travail idéologique profond. Nous devons réfléchir à ce que nous voulons incarner en tant que parti. Quelles valeurs défendons-nous ? Quel projet portons-nous pour le Sénégal ? Ce travail de fond doit être complété par une mobilisation stratégique à tous les niveaux : local, national et international.
Il est également crucial d’écouter les Sénégalais. Quels sont leurs besoins réels ? Le dialogue avec les citoyens doit devenir une pratique régulière pour l’APR. Cela implique des rencontres communautaires, des consultations citoyennes et une présence accrue sur le terrain.


Reconstruire pour mieux servir
L’APR est à la croisée des chemins. Nous avons deux choix : nous réinventer pour redevenir une force politique majeure ou disparaître dans l’oubli. La reconstruction n’est pas une option, c’est une nécessité.


En tant que membres de l’APR, nous avons la responsabilité historique de rebâtir notre parti avec humilité, détermination et vision. Ce n’est qu’en nous adaptant aux nouvelles réalités et en proposant des solutions crédibles que nous pourrons regagner la confiance des Sénégalais. L’APR doit être plus qu’un parti politique ; elle doit être un moteur de changement pour un Sénégal meilleur.
 
Djimo SOUARÉ
Député, vice-président du groupe parlementaire Takku Wallu
Président du conseil départemental de Goudiry.
djimo@hotmail.fr
77 176 33 04
exclusif net

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