Dimanche dernier, un troupeau d’une vingtaine d’ânes est arrivé dans la capitale Sud du pays. Même s’ils ne sont pas destinés à la consommation, les populations commencent à douter de la viande vendue sur le marché. Aujourd’hui, nombreuses sont les femmes de ménage qui n’achètent plus de viande de bœuf dans le marché. Les autorités sont interpellées.
La psychose de la viande d’ânes dans les marchés de Dakar a-t-elle gagné la capitale Sud du pays ? En tout cas, une question qui fait couler beaucoup d’encre dans cette région, et pour cause. En effet, dimanche dernier, un troupeau d’ânes est arrivé dans la Commune de Ziguinchor, aux environs de 19 heures. Même si ce n’est pas une première fois que des ânes soient embarqués à Ziguinchor, mais cette fois la polémique sur la vente de la viande de cet animale dans les marchés de Dakar a rendu perplexe les populations du Sud du Sénégal. Un tour au marché de Boucotte, dans la Commune de Ziguinchor et dans certains lieux de vente de viande, nous a permis de constater que les populations du Sud n’ont plus l’esprit tranquille devant cette viande vendue dans le marché. Leur crainte, c’est de voir le phénomène de Dakar arrivé à Ziguinchor. « Nous doutons fort de cette viande c’est pourquoi nous préférons le poulet à défaut nous achetons le poisson pour nos repas », nous rapporte la dame D. B qui venait juste de finir de faire ses achats au marché Boucotte de Ziguinchor. « Nous avons très peur qu’on nous fasse consommer de la viande d’âne comme nous l’avons appris à travers les médias à Dakar », nous confie-t-elle, confuse. Cette dernière, pour nous prouver qu’elle n’achète plus de viande au marché comme avant nous dévoile tout ce qu’elle a dans son panier. « Vous avez vu de vos propres yeux, aucun morceaux de viande dans mon panier, seulement du poisson et quelques légumes. Si mon mari me demande du « Thièbou Yapp », (du riz à la viande) ; c’est simple, j’achète un poulet pour le satisfaire », dixit notre interlocutrice D. B.
À côté d’elle, se trouve sa compagne. Celle-ci abonde également dans le même sens. « Moi, je vie dans une famille qui n’est pas très à l’aise parce que mon mari se débrouille pour nous trouver moi et mes enfants à manger. Autant, quand je prépare du riz à la viande, j’achetais au marché les tas de viande qui était à notre portée. Mais à partir de ce moment, c’est difficile parce que vous-même vous savez que le poisson est très chère à Ziguinchor. Et vous comprenez avec le Ramadan, c’est vraiment dure de vivre cette situation », indique-t-elle, les larmes aux yeux.
Abdourahmane DIALLO Rewmi Quotidien