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Vaccination anti Covid-19 : près de 50.000 morts évitées en France ?

Mardi 31 Août 2021

Selon une première étude sur l'impact de la vaccination en France, la campagne de vaccination anti-Covid aurait permis d'éviter 47.400 morts et 39.100 admissions en soins critiques cette année. Des chiffres à interpréter avec précaution, précisent les chercheurs. 

Si la quatrième de vague de Covid-19 est relativement "maîtrisée" en France, c'est grâce à la vaccination, a assuré mardi 31 août le Premier ministre Jean Castex, estimant que la France était "en bonne voie pour retrouver une vie normale".

Une étude menée par des chercheurs de l'Université de Montpellier, assistés par les CHU de Nîmes et Caen, pré-publiée samedi 28 août, c'est-à-dire pas encore relue par leurs pairs, semble donner raison au chef du gouvernement.


Covid-19: près de 50.000 morts évités grâce à la vaccination, selon une étude par BFMTV


Selon cette première étude sur l'impact de la vaccination en France, la campagne de vaccination anti-Covid aurait permis d'éviter 47.400 morts et 39.100 admissions en soins critiques en France entre le 1er janvier et le 20 août 2021. Soit 46% d'admissions en soins critiques et 57% de décès en moins. Des chiffres à interpréter avec précaution, précisent néanmoins les chercheurs. En effet, ces chiffres sont en réalité la valeur médiane des différents scénarios analysés par les chercheurs, le plus pessimiste chiffrant le nombre de morts évités à 36.000 et le plus optimiste à 62.000. Il ne s'agit que d'un "ordre de grandeur", explique à BFMTV l'épidémiologiste Mirceau Sofonea, l'un des auteurs de l'enquête. 

Un effet bénéfique jusqu'à la fin de l'année

Pour obtenir ces chiffres, les chercheurs se sont appuyés sur les données hospitalières, en comparant les courbes d'admissions en soins critique et du nombre de décès entre le 1er janvier et le 20 août avec une courbe fictive, basée sur un scénario où personne n'aurait été vacciné et élaborée à partir de la proportion des morts du Covid-19 recensés dans une soixantaine de pays par rapport à leur couverture vaccinale. 

En comparant ces deux courbes, il en ressort que les effets de la vaccination se font pleinement ressentir à partir du mois d'avril, alors que la campagne a débuté le 27 décembre. "Pendant les premiers mois l'effet de la vaccination était trop faible pour être mesurable et la croissance épidémique était assez contenue au tout début", explique au Parisien Mircea Sofonea. 

En étudiant ces chiffres, les chercheurs estiment que la vaccination permet d'éviter de se faire contaminer dans 40% des cas et d'éviter de contracter une forme grave du virus dans 88% des cas. "Ça donne des arguments en faveur d'une couverture la plus large possible", estime M. Sofonea. 

"Cet effet bénéfique de la vaccination devrait augmenter d'ici la fin de l'année", écrivent par ailleurs les auteurs, qui calculent qu'en tout 67.000 séjours en soins critiques et 78.000 décès pourraient être évités évités sur toute l'année. 

Une étude qui comporte des limites

Cette étude comporte néanmoins certaines limites. La modélisation n'a pas vocation à être "un essai clinique", insiste Mirceau Sofonea sur LCI. "On s'appuie sur les efficacités vaccinales mesurées sur des essais cliniques ou des études de terrain et, ensuite, on essaye de quantifier l'impact de la vaccination par rapport à une population où on n'aurait pas eu le vaccin", explique-t-il.

Cette modélisation ne prend pas par exemple pas en compte le fait que "les gens auraient fait davantage attention sans les vaccins", reconnaît le scientifique dans Le Parisien. Il aurait été préférable de "faire varier les taux d'efficacité des vaccins dans le temps et selon les variants", juge par ailleurs l'épidémiologiste Mahmoud Zureik auprès du quotidien, puisque le variant Delta semble faire baisser l'efficacité des vaccins. 

"On peut toujours trouver des choses à redire sur ce type d'approche consistant à imaginer et modéliser une situation qui n'a pas eu lieu. Leur travail se base cependant sur un modèle solide, qu'ils ont développé il y a déjà plusieurs mois. Et c'est intéressant de distinguer, comme ils le font, les effets individuels et collectifs de la vaccination", contrebalance toutefois Florence Débarre, chercheuse au CNRS en biologie évolutive.  "C'est un travail sérieux et les résultats ne sont pas surprenants", admet M. Zureik, "mais il faut les prendre comme un ordre de grandeur et non pas comme un bilan précis", insiste-t-il. 

"Évidemment, on ne rejoue pas l'épidémie avec tous les processus, les détails qui surviennent dans un pays soumis à l'épidémie et évidemment cette étude ne permet pas de dire - ni aucune étude jamais - combien de décès auront été évités", reconnaît Mircea Sofonea sur BFMTV.
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