La CEDEAO a décidé, dimanche, de créer un tribunal spécial pour juger les crimes commis en Gambie entre 1994 et 2017, sous le régime de Yahya Jammeh, actuellement en exil en Guinée équatoriale. Cette décision, qualifiée d’"historique", était attendue depuis longtemps par les victimes de ces atrocités et les défenseurs des droits humains.
Babacar Diagne, journaliste et ancien diplomate sénégalais qui connaît bien la Gambie et Yahya Jammeh, a émis des réserves sur la tenue d’un tel procès dans le pays. « Ce sera difficile, voire impossible, de juger Yahya Jammeh en Gambie. La nature sociopolitique du pays ne le permet pas. Jammeh conserve un capital de sympathie important au sein d’une partie de la population gambienne », a-t-il expliqué.
Depuis le départ de Jammeh, la Gambie fait face à une montée de la violence, à des problèmes d’insalubrité et à l’accaparement des grands marchés publics par des entreprises étrangères. Cependant, Babacar Diagne souligne que, malgré la diabolisation de son régime, l’ancien président reste ancré dans le cœur de nombreux Gambiens. « Le tissu social n’est pas prêt à accueillir un tel procès en Gambie. Cela risquerait de déstabiliser le pays, car Yahya Jammeh demeure un leader influent pour une frange de la population », a-t-il affirmé.
Lors de l’entretien, Cherif Diop, journaliste de la TFM, a demandé à Babacar Diagne si un tribunal spécial pourrait être installé au Sénégal, à l’image de celui créé pour juger Hissène Habré. Mais l’ancien diplomate a déconseillé cette option, adressant un avertissement au président Bassirou Diomaye Faye et à Ousmane Sonko.
« C’est trop proche, et les liens entre le Sénégal et la Gambie sont trop forts pour que ce soit une option viable. Cela pourrait compliquer davantage la situation », a-t-il estimé.
Le procès de l'ex-président Jammeh est encore très incertain car aucun accord d'extradition n'existe entre la Gambie et la Guinée équatoriale, petit pays d'Afrique centrale dirigé d'une main de fer par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui détient le record mondial de longévité à la tête d'un Etat pour un dirigeant encore vivant et a remporté la présidentielle de novembre 2022 avec près de 95% des suffrages.
Babacar Diagne propose plutôt d’envisager d’autres options, comme le Ghana ou le Nigeria, des pays qu’il juge plus loin pour accueillir ce tribunal.
Babacar Diagne, journaliste et ancien diplomate sénégalais qui connaît bien la Gambie et Yahya Jammeh, a émis des réserves sur la tenue d’un tel procès dans le pays. « Ce sera difficile, voire impossible, de juger Yahya Jammeh en Gambie. La nature sociopolitique du pays ne le permet pas. Jammeh conserve un capital de sympathie important au sein d’une partie de la population gambienne », a-t-il expliqué.
Depuis le départ de Jammeh, la Gambie fait face à une montée de la violence, à des problèmes d’insalubrité et à l’accaparement des grands marchés publics par des entreprises étrangères. Cependant, Babacar Diagne souligne que, malgré la diabolisation de son régime, l’ancien président reste ancré dans le cœur de nombreux Gambiens. « Le tissu social n’est pas prêt à accueillir un tel procès en Gambie. Cela risquerait de déstabiliser le pays, car Yahya Jammeh demeure un leader influent pour une frange de la population », a-t-il affirmé.
Lors de l’entretien, Cherif Diop, journaliste de la TFM, a demandé à Babacar Diagne si un tribunal spécial pourrait être installé au Sénégal, à l’image de celui créé pour juger Hissène Habré. Mais l’ancien diplomate a déconseillé cette option, adressant un avertissement au président Bassirou Diomaye Faye et à Ousmane Sonko.
« C’est trop proche, et les liens entre le Sénégal et la Gambie sont trop forts pour que ce soit une option viable. Cela pourrait compliquer davantage la situation », a-t-il estimé.
Le procès de l'ex-président Jammeh est encore très incertain car aucun accord d'extradition n'existe entre la Gambie et la Guinée équatoriale, petit pays d'Afrique centrale dirigé d'une main de fer par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui détient le record mondial de longévité à la tête d'un Etat pour un dirigeant encore vivant et a remporté la présidentielle de novembre 2022 avec près de 95% des suffrages.
Babacar Diagne propose plutôt d’envisager d’autres options, comme le Ghana ou le Nigeria, des pays qu’il juge plus loin pour accueillir ce tribunal.