Ce nouveau procès à Bukavu dans l'est de la RDC intervient au lendemain d'un verdict rendu dans dans une affaire similaire. Mardi, le tribunal a condamné trois ressortissants chinois à sept ans de servitude pénale pour blanchiment de capitaux et achat illégal de minerais. Plusieurs observateurs s'étonnent de la rapidité avec laquelle ces dossiers sont traités par le tribunal, alors que de nombreuses autres affaires restent en suspens.
Cette série de procès qui retient l'attention de la population de Bukavu, tous concernant des ressortissants chinois impliqués dans le trafic de minerais.
Selon Maître Maurice Mirindi, avocat au barreau de Bukavu et rapporteur du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu, la rapidité de la procédure s'explique par la forte pression de l'opinion publique. Le tribunal de grande instance de Bukavu a donc opté pour une procédure de flagrance afin d'instruire ces dossiers dans les plus brefs délais.
"La procédure de flagrance est une procédure d'urgence permettant de juger immédiatement les personnes suspectées ou impliquées dans une infraction encore présente dans la mémoire publique, explique l'avocat Maurice Mirindi. Après l'arrestation des ressortissants chinois, il y a eu des manifestations et des contradictions sur les chiffres des lingots et des montants saisis. Tout cela a conduit à l'adoption de cette procédure".
Poursuivre les "intouchables"
Cette volonté de rendre justice répond à un besoin d'apaiser une opinion publique en ébullition, surtout après des informations faisant état de 14 autres ressortissants chinois arrêtés mais qui n'ont jamais été jugés à Bukavu. Jean Chrysostome Kijana, président national de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile, salue l'action de la justice congolaise, qui a osé poursuivre des personnes perçues comme "intouchables".
"C'est une première dans l'histoire du Sud-Kivu de voir des étrangers impliqués dans l'exploitation des minerais traduits en justice", dit-il. Dans le même temps, Jean Chrysostome Kijana estime que "nous restons sur notre faim, car la problématique du trafic des minerais est une nébuleuse qui implique de nombreux acteurs, notamment au sein des hautes sphères politiques nationales. Toute la lumière n'a pas encore été faite dans cette affaire".
Le fonctionnement du secteur minier remis en cause
Dans le verdict rendu mardi (14.01), le tribunal n'a pas retenu les charges de fraude et d'exploitation illégale de substances minérales contre les trois Chinois, qui se sont présentés comme de simples négociants venus acheter des minerais. Cependant, ils ont été reconnus coupables de blanchiment de capitaux et de détention illégale de minerais.
Christian Barungu, responsable du groupe de pression Dauphin Munzihirwa-Kataliko, se dit insatisfait de ce jugement. Pour lui, certes "ce jugement est un pas en avant, mais il reste insuffisant. Ils n'ont pas été condamnés pour exploitation illégale. Comment peut-on expliquer qu'un étranger négociant d'or à Bukavu ou chez Primeria Gold bénéficie d'un monopole ? Non, il y a forcément des influences derrière. Nous savons que de nombreux Chinois pillent les richesses de nos territoires et les exportent ailleurs. D'autres dossiers devraient suivre.."
Les regards se tournent désormais vers le nouveau procès impliquant dix autres ressortissants chinois. Après une courte audience ce mercredi, le tribunal a décidé de reporter les débats à samedi prochain (18.01).
Cette série de procès qui retient l'attention de la population de Bukavu, tous concernant des ressortissants chinois impliqués dans le trafic de minerais.
Selon Maître Maurice Mirindi, avocat au barreau de Bukavu et rapporteur du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu, la rapidité de la procédure s'explique par la forte pression de l'opinion publique. Le tribunal de grande instance de Bukavu a donc opté pour une procédure de flagrance afin d'instruire ces dossiers dans les plus brefs délais.
"La procédure de flagrance est une procédure d'urgence permettant de juger immédiatement les personnes suspectées ou impliquées dans une infraction encore présente dans la mémoire publique, explique l'avocat Maurice Mirindi. Après l'arrestation des ressortissants chinois, il y a eu des manifestations et des contradictions sur les chiffres des lingots et des montants saisis. Tout cela a conduit à l'adoption de cette procédure".
Poursuivre les "intouchables"
Cette volonté de rendre justice répond à un besoin d'apaiser une opinion publique en ébullition, surtout après des informations faisant état de 14 autres ressortissants chinois arrêtés mais qui n'ont jamais été jugés à Bukavu. Jean Chrysostome Kijana, président national de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile, salue l'action de la justice congolaise, qui a osé poursuivre des personnes perçues comme "intouchables".
"C'est une première dans l'histoire du Sud-Kivu de voir des étrangers impliqués dans l'exploitation des minerais traduits en justice", dit-il. Dans le même temps, Jean Chrysostome Kijana estime que "nous restons sur notre faim, car la problématique du trafic des minerais est une nébuleuse qui implique de nombreux acteurs, notamment au sein des hautes sphères politiques nationales. Toute la lumière n'a pas encore été faite dans cette affaire".
Le fonctionnement du secteur minier remis en cause
Dans le verdict rendu mardi (14.01), le tribunal n'a pas retenu les charges de fraude et d'exploitation illégale de substances minérales contre les trois Chinois, qui se sont présentés comme de simples négociants venus acheter des minerais. Cependant, ils ont été reconnus coupables de blanchiment de capitaux et de détention illégale de minerais.
Christian Barungu, responsable du groupe de pression Dauphin Munzihirwa-Kataliko, se dit insatisfait de ce jugement. Pour lui, certes "ce jugement est un pas en avant, mais il reste insuffisant. Ils n'ont pas été condamnés pour exploitation illégale. Comment peut-on expliquer qu'un étranger négociant d'or à Bukavu ou chez Primeria Gold bénéficie d'un monopole ? Non, il y a forcément des influences derrière. Nous savons que de nombreux Chinois pillent les richesses de nos territoires et les exportent ailleurs. D'autres dossiers devraient suivre.."
Les regards se tournent désormais vers le nouveau procès impliquant dix autres ressortissants chinois. Après une courte audience ce mercredi, le tribunal a décidé de reporter les débats à samedi prochain (18.01).