Un vaste réseau spécialisé dans la fabrication et la distribution de faux dollars américains a été démantelé par la Division des investigations criminelles (DIC) le 6 décembre dernier. Cette opération, minutieusement préparée, a permis de saisir des billets contrefaits d’une valeur équivalente à 124 millions de FCFA, empêchant leur diffusion sur le marché noir sénégalais. Retour sur une enquête exemplaire qui a mis fin aux activités d’un réseau actif entre Conakry, la Sierra Leone et Dakar.
Une enquête fondée sur un renseignement stratégique
L’opération a débuté grâce à un renseignement signalant l’existence d’une cellule du réseau basée à Yeumbeul-Nord. Les enquêteurs de la DIC, se faisant passer pour des faussaires, ont infiltré le groupe et gagné la confiance de trois membres clés : Boubacar Diallo, Mamadou Alpha Diallo et un complice local connu sous le nom de Seck.Au fil de l’enquête, les agents infiltrés ont découvert les procédés du réseau. Les billets, fabriqués sous forme de coupures de 200 000 dollars, devaient subir un “lavage” avant leur mise en circulation. C’est au moment où l’opération criminelle était sur le point d’être finalisée que la police est intervenue.
Une saisie spectaculaire
Le 6 décembre, les enquêteurs ont arrêté Boubacar Diallo et Mamadou Alpha Diallo en flagrant délit et saisi des faux billets d’une valeur totale de 124 234 704 FCFA. Le matériel utilisé pour leur fabrication et leur conditionnement a également été confisqué. Toutefois, Seck, leur complice, a réussi à s’échapper, parti chercher un produit essentiel au “lavage” des billets.Les premiers interrogatoires ont révélé que les billets contrefaits provenaient de Conakry, en Guinée. Selon Boubacar Diallo, un ressortissant sierra-léonais opérant au marché Médina fournissait le réseau en faux billets. Ces derniers étaient ensuite envoyés à Dakar, où Mamadou Alpha Diallo se chargeait de recruter des faussaires pour leur mise en circulation.
Présentés au procureur, Boubacar Diallo et Mamadou Alpha Diallo sont poursuivis pour association de malfaiteurs, contrefaçon et tentative de mise en circulation de faux billets. Les objets saisis restent sous scellés, tandis que l’enquête se poursuit pour retrouver Seck et d’autres complices potentiels.
Ce démantèlement marque une étape importante dans la lutte contre le trafic de faux billets, un fléau qui menace les économies ouest-africaines. Il met également en lumière l’efficacité du renseignement et de la coopération transfrontalière dans le démantèlement de réseaux criminels.
La DIC envoie ainsi un signal fort aux organisations mafieuses opérant dans la région. Toutefois, l’éradication totale de ces réseaux reste un défi majeur pour les autorités.