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Ousmane Sonko, élu Africain de l'année 2024 : une reconnaissance signée (Confidentiel Afrique)

Dimanche 22 Décembre 2024

Au gré des tourments politiques et souvent tragiques, la « coqueluche » de la jeunesse sénégalaise, l’opposant le plus populaire du pays et de son temps, Ousmane SONKO (50 ans) a fait face. Au prix d’une transpiration inoxydable, d’une résilience inouïe et d’une intelligence bien dosée et surprenante. A bord du gouvernail primatorial depuis le 2 avril 2024, il est en première ligne dans la coordination de l’action gouvernementale, lubrifie la machine diplomatique et entend se révéler comme le pivot de la transformation systémique et de la reconstruction de l’économie sénégalaise plongée dans les abysses en tandem avec le Président Bassirou Diomaye FAYE. Après l’Ivoirien Tidjane THIAM, désigné la personnalité africaine 2023, Ousmane SONKO est l’Africain 2024 du magazine panafricain Confidentiel Afrique. 

 

Ousmane SONKO est doté d’un destin qui fascine jusqu’au delà des frontières de sa terre de naissance. L’homme est au summum d’une révolution politique ces dix dernières années, un long fleuve agité, que bon nombre de générations ont eu du mal à réaliser.  Depuis 1960, à l’avènement du Conseil de gouvernement présidé par le patriote Feu Mamadou DIA, les régimes qui se sont succédé au Sénégal ont fait le choix d’endiguer, parfois d’une main féroce, toute initiative politique tendant à remettre en question la régence intitulée: « le système ». Celui que les témoins de l’histoire comparent à Mamadou DIA, est né le 15 juillet 1974, quatre mois après la libération de l’homme qui figure sans conteste parmi ses idoles politiques.

Ancrage d’un terroir bien fermenté

Fils d’un inspecteur de l’animation rurale, au vécu politique durement assumé dans la clandestinité du Parti africain de l’indépendance (idéologie communiste) Ousmane SONKO, comme le dit si bien sa mère, suit son destin. Les généalogistes et les biographes auraient dit que l’actuel Premier Ministre du Sénégal est d’un tempérament politique inné.Il a été façonné au moule de la ruralité par sa grand-mère Fatou BODIANG, véritable gardienne du temple légué par le Patriarche Arfang Bassire SONKO dont la dimension spirituelle et mystique forcaient le respect.

Ousmane SONKO ne tarit pas d’éloges pour sa vertueuse grand-mère Fatou BODIANG et sa mère Khadijatou de qui il tient les valeurs de dignité et de solidarité. A l’épreuve d’une vie familiale sensiblement affectée par la radiation de son père fonctionnaire, le jeune Ousmane, alors âgé de huit ans, a été très tôt initié pour devenir un homme mature. Une maturité consacrée par les réussites scolaire et estudiantine, attestant du sérieux avec lequel il a parcouru tous les échelons pour enfiler le costume d’inspecteur des impôts et domaines. Mais puisque l’homme ne saurait échapper à son destin, Ousmane SONKO s’est naturellement investi dans le syndicalisme qui est, du reste, l’antichambre de la politique dont il est devenu un des orfèvres au Sénégal et en Afrique. Ainsi, il a contribué audacieusement à la création du syndicat des travailleurs des impôts et domaines, dans un contexte politique et administratif tendu.

L’épreuve du supplice des déboires
Perçu comme un subversif par l’Autorité, Ousmane SONKO ne s’est pas pour autant lamenté lorsqu’on lui a signifié sa radiation en 2014. Mais souvenez- vous que sa mère a l’habitude de dire: « Il suit son destin ». Et puisque le destin est une équation à plusieurs inconnues, Ousmane SONKO ne s’est pas perdu en conjectures. Aussitôt sa radiation de la fonction publique actée, il s’est jeté corps et âme dans l’arène politique en 2017. Juste un pas pour franchir la ligne ténue entre le syndicalisme et le champ politique.

C’est le début d’un combat âpre dont la première victoire s’est traduite par son élection parmi les 165 députés de l’Assemblée Nationale du Sénégal. Cette témérité politique similaire à celle de Me Abdoulaye WADE face au Président Abdou DIOUF, Ousmane SONKO l’a payée très chère. À la différence du Président DIOUF qui savait calmer le jeu, Macky SALL quant à lui a choisi la cruauté face à Ousmane SONKO. Ce dernier a avalé des couleuvres sorties d’une machination sans scrupule. Son malheur a surgi de sa participation à la présidentielle de 2019. Une compétition électorale qui l’a consacré comme un acteur politique incontournable au Sénégal, avec 15,67% des électeurs qui l’ont porté à la troisième place. En 2022, les populations de Ziguinchor lui ont confié les destinées de la ville en lui assurant une victoire fulgurante aux élections municipales. Il n’en fallait pas plus pour faire sortir Macky SALL de ses gonds et constituer un appareil répressif afin de neutraliser Ousmane SONKO et tenir en respect tous ceux qui ont le courage de partager ses convictions politiques. On se rappelle des blindés de la mort, qui écrasaient et tuaient tout sur son passage.

Des convictions fortes et clairement déclinées par Ousmane SONKO à travers l’édition de deux ouvrages, en 2018 / 2019, consacrés respectivement à l’exploitation du pétrole et du gaz (Chronique d’une spoliation) et au diagnostic des problèmes économiques et sociaux (Solutions).

L’ ensemble des facteurs ci-dessus soulignés révèle à suffisance la dimension politique et intellectuelle de Ousmane SONKO. Macky SALL, tout puissant président aux méthodes qui ont frisé le fascisme, s’en est offusqué. D’où une maltraitance cruelle que Ousmane SONKO, sa famille et même ses voisins ont endurée, pendant trois ans, à la cité dakaroise Kër Gorgui. Les pires moments du combat pour la démocratie et la souveraineté sont advenus en mars 2021 jusqu’à février 2024.

De 2021 à 2024, le Sénégal a traversé des moments sombres. 03 longues années de perturbations tant au niveau institutionnel, économique, physique, mais également social. Le décor était régulièrement ponctué de douleur, de souffrance, d’émoi et de consternation. Des biens et des édifices publics et privés, pillés à ciel ouvert par une population révoltée contre ses gouvernants. L’heure de rendre des comptes a sonné. Les nouvelles autorités s’y attellent. Une juridiction spéciale est annoncée incessamment pour punir les responsables et commanditaires de ce grand carnage économique et des crimes de sang.

Il y a eu des dizaines de morts, des blessés graves et des traumatisés. Autant de douleurs endurées par Ousmane SONKO et ses compatriotes qui adhèrent au projet de reconstruction nationale intitulé:

"Jub-Jubal- Jubanti" (littéralement l’intégrité, la bonne conduite et le redressement ). En effet, une adhésion populaire remarquable s’est constituée en soutien au projet conçu par le Parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la solidarité (**PASTEF**). Ousmane SONKO qui en est le Président a su faire montre de maestria politique pour déjouer tous les coup fourrés que lui destinait le Président Macky SALL aux heures les plus sombres de son règne (2012/2024). Rien n’a été de trop pour empêcher la candidature de Ousmane SONKO à la présidentielle de mars 2024. Mais toujours attaché à son destin, Ousmane est resté égal à lui-même et a pu intelligemment calmer jeu.

Fibre altruiste et généreuse qui a porté Diomaye FAYE au pouvoir

Ainsi, celui que les jeunes ont surnommé affectueusement PROS (Président Ousmane SONKO), a abattu une bonne carte de cœur inattendue, en la personne de Bassirou Diomaye Diakhar FAYE élu au premier tour Président de la République du Sénégal, avec 54 % des voix lors de l’élection du 24 mars 2024.

Ousmane SONKO a su déjouer, de manière habile, aussi bien les pièges du pouvoir despotique de Macky Sall qui ne se fixait plus aucune limite à son égard, qu’aux traquenards et trahisons de ses alliés de circonstance, au sein de l’opposition sénégalaise. Lors des élections législatives de 2022, Ousmane SONKO réussit la prouesse de faire gagner sa liste de candidats suppléants, malgré toutes les manœuvres du pouvoir pour l’éliminer. Il porta la candidature de Barthélémy Diaz, s’investit pleinement dans sa campagne et lui permit de gagner Dakar. Pourtant, ce dernier, recruté par Macky Sall pour enterrer définitivement les ambitions du leader du PASTEF au plus fort des évènements de mars 2023 ne rendit pas l’ascenseur. Au contraire, il chargea son ancien frère de combat en lui conseillant la négociation avec le pouvoir qui passerait à une renonciation à se présenter à la prochaine présidentielle. Des diatribes accompagnées de formules assassines alors même que Ousmane SONKO était en prison.

Changement de décor en 2024. Les élections législatives auxquelles Barthélémy Diaz participe comme tête de liste d’une coalition tranche le débat et rend un verdict sans appel. Le PASTEF de Ousmane SONKO obtient une large majorité (130 députés sur 165). Diaz, jusque là sursitaire à cause d’antécédents avec la justice, est radié de l’Assemblée nationale. Avant de perdre son poste de maire de la ville de Dakar. Pourtant, durant toute la campagne électorale, il avait tenu des propos durs, voire des insultes directes, à l’encontre du leader de PASTEF. Perdant du coup la sympathie et l’estime des populations séduites par l’aura et le discours mobilisateur du Président Ousmane SONKO.

Véritable phénomène et bête politique inégalée de la décennie 2014- 2024, Ousmane SONKO incarne un nouveau leadership et une nouvelle voie pour son pays et pour tout le continent africain. Son don de soi, sa résilience et son engagement sans faille pour le triomphe de ses idéaux en font un digne continuateur de l’oeuvre de ses illustres devanciers. Ses détracteurs et ennemis jurés auront beau tenter de saper la dynamique de son duo gagnant avec le Président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, Ousmane SONKO n’en a cure. Il va, assurément, là où son destin le mène. Avec la même détermination, le même engagement.

Au regard de son parcours exceptionnel et en considération des résultats tangibles qu’il a réalisés, M. Ousmane SONKO serait bien avisé de déclarer alea jacta est! (Le sort en est jeté ). Aux bons souvenirs de ses humanités (cfle destin et les destinées ), sa mère Madame Khadijatou NGOM, assistante sociale à la retraite dirait à nouveau avec justesse, que son fils Ousmane SONKO suit son destin.

Par Ismael AÏDARA et Pierre RENÉ (Confidentiel Afrique)
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