Il est avéré que lorsque l'État a pris l'option de régulariser le sous-secteur du transport des motos, son vœu le plus cher était de mieux faire. Seulement, entre "vouloir mieux faire" et "mieux faire", c'est tout un long voyage au cours duquel on risque de se perdre.
Les arguments en faveur de la régularisation sont, certes, légitimes mais reconnaissons que la démarche entretenue, jusqu'ici et malgré les ajustements apportés, risque de dévoyer ce projet, ô combien bénéfique pour la jeunesse et l'économie du pays.
Pour légitimer cette immatriculation contestée des motos, motos Jakarta en tête, les arguments entretenus sont : mettre fin aux agressions et vols par motos, assainissement de ce sous-secteur, garantir la propriété des ayants droit face aux voleurs, sénégalisation du sous-secteur, lutte contre les accidents, éviter d'interminables tracasseries policières aux conducteurs, maîtrise de l'économie du sous-secteur etc.
Sans nul doute, tout bon Sénégalais épris d'ordre ne peut qu'applaudir cette initiative des deux mains. Le seul hic est qu'au lieu de vouloir réinventer la roue, il suffisait juste de parfaire l'EXISTANT. Ce qui aurait évité au pouvoir central certaines bévues dans sa démarche aux allures solitaires.
1- Cette allure à la va-vite n'est pas justifiée pour une problématique qui s'est posée depuis plus d'une décennie. Ce sont, pourtant, les mêmes autorités qui nous chantent tous les jours qu'un pays qui a été vandalisé pendant des décennies ne peut être reconstruit en dix (10) mois. Pourquoi, alors, vouloir bâcler, en trois (03) mois, une problématique qui s'est posée plus d'une décennie ? Si le pays a pu fonctionner malgré les dérapages des conducteurs de motos pendant tout ce temps, je ne vois pas ce qui empêcherait que l'on prenne le temps qu'il faut pour conduire les changements souhaités sans se hâter.
2- Nos autorités semblent ne pas avoir une maîtrise totale sur la problématique de ce sous-secteur. À écouter les acteurs, on se rend à l'évidence que la question du Certificat de Mise à la Consommation (CMC) est méconnue de nos autorités : dans la plupart des cas, c'est le nom de l'importateur introuvable qui figure sur le CMC. La question des âges de ces jeunes et les pièces d'identification n'a pas aussi été prise en compte par nos nouvelles autorités surtout quand on sait que le trafic d'identité a pris des proportions inquiétantes dans ce pays sans parler de ce beau monde qui en avait été privé par Macky.
3- L'activisme débordant des partisans du pouvoir ne joue pas en faveur de l'apaisement. Comment taxer de voleurs de motos ces contestataires qui ne demandent qu'à ce que cette initiative soit mieux déroulée dans le temps et dans l'espace ? C'est connu de tous qu'il y a des brebis galeuses dans cette contestation et il y en a d'ailleurs dans tous les domaines, en commençant par certains qui nous gouvernent. Mais de là à vouloir généraliser la chose à toute la contestation, c'est faire preuve d'une mauvaise foi manifeste.
C'est pourquoi nous nous évertuons à proposer des solutions afin de sortir de cette crise. D'ailleurs, en janvier 2021 déjà, nous avions travaillé à proposer comment sortir ces jeunes de la précarité : (https://www.facebook.com/share/p/14rNMTLw35/).
1- Il faut s'inspirer de l'immatriculation "Zig'com" : 5.000 FCFA pour l'obtention de la plaque d'immatriculation et 3.000 FCFA comme versement mensuel. Malgré ses imperfections, l'initiative "Zig'com" peut être extrapolée et perfectionnée (voir lien ci-dessus). À cet effet, le Président d'alors des conducteurs de motos Jakarta de la commune de Ziguinchor, M. Souleymane Sané, pourrait apporter sa contribution car ayant fait le tour du pays à la recherche de solutions durables : gratuité de permis de conduire, prise en charge médicale, arrêts avec tentes aménagés, gilets lumineux, projet d'une application d'identification dénommée "Sama Jakarta", formation professionnalisante etc.
2- Procéder étape après étape, dans chaque commune, par un travail collégial (mairie, conseil départemental, représentant de l'État, représentant des associations de conducteurs de motos Jakarta, toute personne dont l'expertise serait bénéfique à ce sous-secteur) et en tenant compte des spécificités territoriales. À la suite du travail fait et accepté dans les 557 communes du Sénégal, il ne reviendrait à l'État central que d'appliquer les conclusions à l'échelle nationale en faisant une simple refonte des bases de données d'immatriculation des différentes communes. De ce fait, la question de la conduite à tenir sur nos routes, de la carte grise et de l'assurance ne sera qu'une simple formalité à régler. Pour l'hypothétique question du CMC, il suffira juste de substituer l'importateur au vendeur en donnant une consigne claire au niveau subalterne pour sa conformité. Et pour la situation de nos jeunes sans pièces d'identification, il faudra actionner nos juridictions compétentes à organiser des audiences foraines afin de permettre à cette jeunesse confrontée au problème d'état civil d'en bénéficier dûment.
3- Travailler avec les acteurs du sous-secteur à l'obtention de permis pour les conducteurs à leur frais et avec la contribution-garantie de l'État. Si nos autorités ont la magnanimité d'octroyer des bourses de formation dans d'autres domaines, pourquoi pas des permis de conduire pour ces jeunes qui ne demandent qu'à travailler dans des conditions décentes. Il reviendrait à l'État de nouer des partenariats pour le préfinancement de la formation à l'obtention de permis et ensuite trouver des mécanismes de remboursement par les conducteurs des sommes investies. Cela ne coûte rien car il suffit seulement de mettre les acteurs du sous-secteur sur le siège du conducteur pour mener le véhicule vers la destination des solutions justes et durables.
Soumaila MANGA, Président Sénégal JOGNA-Les Sénégalistes
Les arguments en faveur de la régularisation sont, certes, légitimes mais reconnaissons que la démarche entretenue, jusqu'ici et malgré les ajustements apportés, risque de dévoyer ce projet, ô combien bénéfique pour la jeunesse et l'économie du pays.
Pour légitimer cette immatriculation contestée des motos, motos Jakarta en tête, les arguments entretenus sont : mettre fin aux agressions et vols par motos, assainissement de ce sous-secteur, garantir la propriété des ayants droit face aux voleurs, sénégalisation du sous-secteur, lutte contre les accidents, éviter d'interminables tracasseries policières aux conducteurs, maîtrise de l'économie du sous-secteur etc.
Sans nul doute, tout bon Sénégalais épris d'ordre ne peut qu'applaudir cette initiative des deux mains. Le seul hic est qu'au lieu de vouloir réinventer la roue, il suffisait juste de parfaire l'EXISTANT. Ce qui aurait évité au pouvoir central certaines bévues dans sa démarche aux allures solitaires.
1- Cette allure à la va-vite n'est pas justifiée pour une problématique qui s'est posée depuis plus d'une décennie. Ce sont, pourtant, les mêmes autorités qui nous chantent tous les jours qu'un pays qui a été vandalisé pendant des décennies ne peut être reconstruit en dix (10) mois. Pourquoi, alors, vouloir bâcler, en trois (03) mois, une problématique qui s'est posée plus d'une décennie ? Si le pays a pu fonctionner malgré les dérapages des conducteurs de motos pendant tout ce temps, je ne vois pas ce qui empêcherait que l'on prenne le temps qu'il faut pour conduire les changements souhaités sans se hâter.
2- Nos autorités semblent ne pas avoir une maîtrise totale sur la problématique de ce sous-secteur. À écouter les acteurs, on se rend à l'évidence que la question du Certificat de Mise à la Consommation (CMC) est méconnue de nos autorités : dans la plupart des cas, c'est le nom de l'importateur introuvable qui figure sur le CMC. La question des âges de ces jeunes et les pièces d'identification n'a pas aussi été prise en compte par nos nouvelles autorités surtout quand on sait que le trafic d'identité a pris des proportions inquiétantes dans ce pays sans parler de ce beau monde qui en avait été privé par Macky.
3- L'activisme débordant des partisans du pouvoir ne joue pas en faveur de l'apaisement. Comment taxer de voleurs de motos ces contestataires qui ne demandent qu'à ce que cette initiative soit mieux déroulée dans le temps et dans l'espace ? C'est connu de tous qu'il y a des brebis galeuses dans cette contestation et il y en a d'ailleurs dans tous les domaines, en commençant par certains qui nous gouvernent. Mais de là à vouloir généraliser la chose à toute la contestation, c'est faire preuve d'une mauvaise foi manifeste.
C'est pourquoi nous nous évertuons à proposer des solutions afin de sortir de cette crise. D'ailleurs, en janvier 2021 déjà, nous avions travaillé à proposer comment sortir ces jeunes de la précarité : (https://www.facebook.com/share/p/14rNMTLw35/).
1- Il faut s'inspirer de l'immatriculation "Zig'com" : 5.000 FCFA pour l'obtention de la plaque d'immatriculation et 3.000 FCFA comme versement mensuel. Malgré ses imperfections, l'initiative "Zig'com" peut être extrapolée et perfectionnée (voir lien ci-dessus). À cet effet, le Président d'alors des conducteurs de motos Jakarta de la commune de Ziguinchor, M. Souleymane Sané, pourrait apporter sa contribution car ayant fait le tour du pays à la recherche de solutions durables : gratuité de permis de conduire, prise en charge médicale, arrêts avec tentes aménagés, gilets lumineux, projet d'une application d'identification dénommée "Sama Jakarta", formation professionnalisante etc.
2- Procéder étape après étape, dans chaque commune, par un travail collégial (mairie, conseil départemental, représentant de l'État, représentant des associations de conducteurs de motos Jakarta, toute personne dont l'expertise serait bénéfique à ce sous-secteur) et en tenant compte des spécificités territoriales. À la suite du travail fait et accepté dans les 557 communes du Sénégal, il ne reviendrait à l'État central que d'appliquer les conclusions à l'échelle nationale en faisant une simple refonte des bases de données d'immatriculation des différentes communes. De ce fait, la question de la conduite à tenir sur nos routes, de la carte grise et de l'assurance ne sera qu'une simple formalité à régler. Pour l'hypothétique question du CMC, il suffira juste de substituer l'importateur au vendeur en donnant une consigne claire au niveau subalterne pour sa conformité. Et pour la situation de nos jeunes sans pièces d'identification, il faudra actionner nos juridictions compétentes à organiser des audiences foraines afin de permettre à cette jeunesse confrontée au problème d'état civil d'en bénéficier dûment.
3- Travailler avec les acteurs du sous-secteur à l'obtention de permis pour les conducteurs à leur frais et avec la contribution-garantie de l'État. Si nos autorités ont la magnanimité d'octroyer des bourses de formation dans d'autres domaines, pourquoi pas des permis de conduire pour ces jeunes qui ne demandent qu'à travailler dans des conditions décentes. Il reviendrait à l'État de nouer des partenariats pour le préfinancement de la formation à l'obtention de permis et ensuite trouver des mécanismes de remboursement par les conducteurs des sommes investies. Cela ne coûte rien car il suffit seulement de mettre les acteurs du sous-secteur sur le siège du conducteur pour mener le véhicule vers la destination des solutions justes et durables.
Soumaila MANGA, Président Sénégal JOGNA-Les Sénégalistes