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Afghanistan. Qui est Amrullah Saleh, qui résiste aux Talibans ?

Lundi 23 Août 2021

Un homme se dresse encore sur le chemin des insurgés islamistes. L'ancien vice-président, Amrullah Saleh, a promis qu'il ne se soumettrait en aucun cas aux Talibans, allant même jusqu'à se déclarer mardi président légitime d’Afghanistan.

L'ex-espion en chef du pays, ennemi juré des islamistes désormais au pouvoir à Kaboul, s'est retiré dans la dernière région qui n'est pas encore entre leurs mains : la vallée du Panjshir, au nord-est de la capitale. « Conformément à la Constitution afghane, en cas d'absence, de fuite, de démission ou de mort du président, le premier vice-président devient le président par intérim. Je suis actuellement dans mon pays et je suis le président par intérim légitime. J'en appelle à tous les leaders pour obtenir leur soutien et le consensus », a-t-il écrit mardi 17 août en anglais sur son compte Twitter.


« Je ne décevrai pas les millions de personnes qui m'ont écouté. Je ne serai jamais sous le même toit que les talibans. JAMAIS », avait-il déjà tweeté dimanche, juste avant d'entrer dans la clandestinité. Ce n’est pas la première fois, que l’homme de 48 ans s’oppose aux talibans. « En tant que vice-président, je ne veux pas faire obstacle à la paix », déclarait-il en 2020 dans une interview accordée à la chaîne afghane ToloNews. « Mais en tant qu'Amrullah Saleh, l'individu, et avec le passé et l'idéologie que j'ai, je suis irréconciliable avec les talibans. Il n'est pas possible pour nous de faire la paix, de travailler ensemble ».

De l'opposition moudjahidine aux services afghans de renseignement


Orphelin très tôt, il combat aux côtés du commandant Massoud dans les années 1990, au sein des forces de l'opposition moudjahidine. Il a ensuite servi dans son gouvernement, avant que les talibans ne le renversent en prenant Kaboul en 1996, pour instaurer un régime fondamentaliste qui tiendra jusqu'à l’arrivée des Américains en 2001.

Le commandant de la guérilla Ahmad Shah Massoud a été tué par deux kamikazes d'Al-Qaïda se faisant passer pour des journalistes, le 9 septembre 2001. Amrullah Saleh a, pour sa part, raconté que les talibans ont torturé sa sœur, pour tenter de le faire sortir de sa cachette. « Mon opinion sur les talibans a changé à jamais à cause de ce qui s'est passé en 1996 », a-t-il écrit l'an passé dans un éditorial de Time magazine.

Après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, deux jours après l'assassinat du commandant Massoud, il est devenu une importante source d'informations pour la CIA. Cela l'a mené, après la chute des talibans, à prendre la tête entre 2004 et 2010 du Directoire national de la sécurité (NDS), les services afghans de renseignement.

Des revers politiques
Amrullah Saleh se crée alors un vaste réseau d'informateurs et d'espions parmi les talibans, mais aussi au Pakistan, où sont basés une grande partie de leurs dirigeants.

Durant cette période à la tête des services de renseignement, il amasse des éléments prouvant, selon lui, que les insurgés continuaient à bénéficier du soutien de l'armée pakistanaise, ce que celle-ci a démenti.

Son ascension vers la vice-présidence n'a pas été sans quelques revers. En 2010, il est renvoyé de son poste à la tête du NDS, après un humiliant attentat contre une conférence de paix à Kaboul.

À l'écart de la politique pendant quelques années, il mène sa charge contre les talibans et le Pakistan sur les réseaux sociaux, s'en prenant à eux dans des tweets quasi-quotidiens.

Il revient en 2018 en occupant pour quelques mois les fonctions de ministre de l'Intérieur, après avoir scellé une alliance avec le président Ashraf Ghani, qui a fui dimanche l'Afghanistan.Il devient ensuite vice-président, après l'élection présidentielle de 2019.

Durant son mandat, Amrullah Saleh échappe à plusieurs attentats effectués par les talibans, la dernière fois en septembre 2020 quand une charrette piégée explose au passage de son convoi, faisant au moins 10 morts. Quelques heures plus tard, il réapparaît dans une vidéo, la main gauche couverte de bandages, promettant de rendre coup pour coup. « Nous continuerons notre combat », assénait-il alors.

Le combat continue
Le combat, il le continue aujourd'hui depuis sa région natale où il est apparu en photo avec le fils du commandant Massoud, dans la vallée du Panjshir, en bordure du massif de l'Hindu Kush. Ahmad Massoud a annoncé lundi dans une tribune publiée par la revue française La Règle du jeu qu'il entendait résister aux talibans, affirmant vouloir faire sien le combat de son père, ce héros de la résistance contre l'occupation soviétique, pour la liberté.

Les deux hommes semblent poser la première pierre d’une rébellion contre le nouveau régime en place, des hommes armés ayant commencé à se regrouper dans le Panjshir. Cette vallée, difficile d'accès, n'est jamais tombée aux mains ni des talibans pendant la guerre civile des années 1990, ni des Soviétiques une décennie plus tôt. Ce ne serait, pour Amrullah Saleh, que la dernière d'une longue série de batailles contre les talibans. Afghanistan. Qui est Amrullah Saleh, l’ancien vice-président qui résiste aux Talibans ? 




  
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