Le transfert de Nicolas Jackson de Villarreal à Chelsea en 2023 pour 37 millions d’euros aurait dû rapporter 185 000 euros à Casa Sports, le club formateur de l’international sénégalais. Pourtant, une erreur administrative de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) a privé l’équipe de Ziguinchor de cette contribution de solidarité prévue par la FIFA, soulevant une fois de plus la question de la protection des clubs formateurs en Afrique.
Une omission qui coûte cher à Casa Sports
Conformément aux règlements de la FIFA, une contribution de solidarité est allouée aux clubs ayant formé un joueur entre ses 12 et 23 ans. Passé par Casa Sports entre 2018 et 2019, Nicolas Jackson aurait dû garantir à son ancien club une compensation équivalente à 5 % de l’indemnité de transfert, soit 185 000 euros.
Cependant, ce montant n’a jamais été versé à cause d’un manquement administratif : la FSF a omis d’inscrire Casa Sports dans le passeport électronique du joueur. Cette négligence prive le club sénégalais de la somme, qui aurait pu renforcer son développement.
Des transferts marqués par des zones d’ombre
Ce n’est pas la première fois que le transfert de Nicolas Jackson suscite des interrogations. En 2019, son départ pour Villarreal avait déjà éveillé des soupçons, le joueur ayant officiellement transité par Gambinos, un club gambien, avant de rejoindre l’Espagne. Aujourd’hui, la FIFA conseille à Casa Sports d’engager une procédure disciplinaire contre la FSF, une démarche longue et coûteuse pour un club aux moyens limités.
Une problématique qui dépasse le cas Jackson
L’affaire de Casa Sports illustre un problème plus large dans le football africain : la gestion défaillante des droits des clubs formateurs. Ce n’est pas un cas isolé. D’autres équipes en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire, ont été victimes d’erreurs similaires, les privant des retombées financières essentielles à leur survie.
Seydou Sané, président de Casa Sports et membre du comité exécutif de la FSF, n’a pas encore précisé s’il portera l’affaire devant les instances internationales. Toutefois, ce dossier met en lumière l’urgence de réformer les mécanismes administratifs pour protéger les clubs africains.
Une bataille pour l’avenir du football africain
Au-delà des 185 000 euros manquants, l’affaire Nicolas Jackson pose une question cruciale : comment garantir la reconnaissance et la protection des clubs formateurs, véritables pépinières de talents en Afrique ? Pour Casa Sports, il ne s’agit pas seulement d’un combat financier, mais d’une lutte pour la justice et la pérennité du football africain.