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Apres l'Afghanistan, la Somalie tombera-t-elle aux mains des Shebab

Samedi 21 Août 2021

Apres l'Afghanistan, la Somalie tombera-t-elle aux mains des Shebab
Abshir Aden Ferro est un homme politique perméable aux airs des changements qui soufflent dans le monde. Dans cet entretien accordé à Afriquemidi, il analyse avec un regard lucide la situation en Afghanistan où les Talibans ont pris le pouvoir, après la fuite du Président. Mieux, le chef de l'opposition somalienne lie cette crise politique au destin qui pourrait être celui de son pays où les germes d'une crise semblent déjà semées par le bien mal inspiré ex. Président Farmajo dont certaines puissances internationales cautionnent son refus d'organiser des élections démocratiques.

Quel écho avez-vous de la situation en Afghanistan ?

 

La tragédie afghane, dont les images glaçantes nous parviennent au fil des heures, font de nous les témoins impuissants d'un inquiétant tournant historique. Ces images, qui sonnent comme l'échec cinglant de 20 ans d'intervention occidentale, doivent alerter l'opinion internationale sur les causes de ce désastre et les gouvernements mondiaux sur les risques de répétition de la situation afghane dans d'autres pays du monde, en particulier le mien : la Somalie.

Quelles similitudes faites-vous entre l'Afghanistan et votre pays ?

Les principales causes de la tragédie afghane sont hélas déjà à l'œuvre dans ma patrie où, il faut le rappeler, Ben Laden a formé de nombreux adeptes, comme je l'ai dénoncé avec force dans mon livre « Ma vie pour la Somalie » (Editions AfricaPresse.Paris).

En Afghanistan, les islamistes radicaux – afin de conquérir en particulier les jeunes – se sont baptisés « talibans », ce qui signifie étudiants. Cette appropriation sémantique est aussi à l'œuvre en Somalie ou « Shebabs » signifie jeunes.

En Somalie aussi, les gouvernements successifs se sont montrés incapables d'endiguer la propagande islamiste et ont abandonné la bataille de l'opinion.

En Somalie aussi, l'aide internationale de milliards de dollars a engendré une corruption généralisée.


Quel rôle estimez-vous jouer en tant qu'Africain et leader de l'opposition dans votre pays ?

Comme responsable politique somalien, Président de l'Alliance pour le Futur, principal parti de l'opposition, je me dois d'adresser un message de soutien et d'espoir au peuple afghan, mais aussi d'alerter l'opinion mondiale sur le danger de propagation de cette situation dans toute la Corne de l'Afrique. A Mogadiscio, la victoire des Talibans a été largement fêtée par les Shebabs. C'est un signe qui ne trompe pas !

Le pouvoir dans votre pays ne semble pas exempt de reproches dans vos craintes d'une crise en Somalie ?

Ne nous voilons pas la face : le désormais ex-Président Farmajo, en refusant de respecter la Constitution et en préférant perpétuer un système clanique, obsolète et corrompu, plutôt que d'organiser de véritables élections directes, se montre incapable de combattre l'extrémiste radical. Voilà la cruelle réalité.

En soutenant le régime en place, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et tous ceux qui ignorent le désir profond du peuple somalien à ouvrir une nouvelle ère, porteront la lourde responsabilité d'une prise de pouvoir par les islamistes Shebabs et placeront la Somalie, comme l'Afghanistan, au cimetière des illusions stratégiques.

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