« Pour besoin des renseignements, vous êtes invitée à vous présenter, dès réception de la présente, à l’état-major du renseignement, situé sur avenue Bokoro n°10 dans la commune de Ngaliema. » Cette phrase est la seule qui figure dans la lettre adressée le 13 mars à Jaynet Kabila et signée de la main du patron des renseignements militaires, Christian Ndaywel Okura. Ce vendredi, vers midi, l’intéressée a répondu à cette « invitation » accompagnée de ses avocats. Elle a été interrogée pendant plus de quatre heures, ont confirmé ses proches à Jeune Afrique.
Quelle était la teneur des questions posées par les services de renseignement à la sœur jumelle de l’ancien président Joseph Kabila ? Pour l’heure, les proches de Jaynet Kabila se refusent à tout commentaire. On sait en revanche que, mercredi 13 mars, les locaux de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila, qu’elle préside, ont été perquisitionnés par des militaires.
Des précédents
Dans un communiqué diffusé le même jour, Jaynet Kabila a dénoncé un acte de « vandalisme », affirmant que cette perquisition avait été menée par des « militaires identifiés comme étant du service de la Demiap [renseignements militaires] ». « Après avoir saccagé tous les bureaux de la Fondation, ces agents ont emporté des ordinateurs, des clés USB, des disques durs, des téléphones et d’autres biens de valeur, les effets personnels appartenant aux agents de la fondation… », a énuméré l’ancienne députée, qui déplore également la « soustraction » du véhicule qui avait transporté la dépouille mortelle de Laurent-Désiré Kabila, son père, assassiné en 2001.
Ce n’est pas la première fois que Jaynet Kabila se plaint de l’intrusion de membres des services de sécurité dans les locaux de la fondation qu’elle préside. Des perquisitions similaires ont en effet été menées en juillet 2022, puis en juin 2023.
Faut-il voir dans la perquisition de ce début de semaine, suivie de la convocation de Jaynet Kabila, le signe d’un regain de suspicion du pouvoir en place envers l’ancien président et ses proches ? Depuis la rupture de leur coalition de circonstance, fin 2020, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi ne se sont pas revus, et leurs relations semblent ne s’être jamais améliorées. Le mois dernier, les deux hommes ont bien participé à la cérémonie d’hommage au président namibien Hage Geingob, décédé le 4 février dernier. Mais s’ils étaient tous deux présents à Windhoek, ils se sont soigneusement évités.
Joseph Kabila, qui a boycotté les élections générales – et notamment la présidentielle de décembre 2023 –, garde le silence. Il n’a, jusqu’ici, livré aucune indication quant à ses intentions politiques. Retranché dans ses propriétés à Kinshasa ou Lubumbashi, le prédécesseur de Félix Tshisekedi a plusieurs fois affirmé vouloir affronter son successeur avec « toutes les armes offertes par la Constitution ».
Montée des suspicions
Le contexte sécuritaire nourrit également les suspicions. En décembre dernier, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, s’est allié à la rébellion du M23 dans le cadre de l’Alliance Fleuve Congo (AFC). Le 26 février, c’était au tour du député Jean-Jacques Mamba, ancien cadre du Mouvement de libération du Congo (MLC, de Jean-Pierre Bemba), d’annoncer, depuis Bruxelles, son ralliement à l’AFC.
Autre signe de l’inquiétude qui semble prévaloir au plus haut niveau : la décision de Félix Tshisekedi de suspendre le moratoire sur la peine de mort, en vigueur depuis plusieurs années. Si la peine capitale n’a jamais disparu de l’arsenal judiciaire, elle n’était plus appliquée depuis 2003. Selon une circulaire du mercredi 13 mars, elle doit désormais être appliquée pour les « actes de traîtrise ou d’espionnage ayant fait payer un lourd tribut tant à la population qu’à la République au regard de l’immensité des préjudices subis ». Une mesure notamment justifiée par la volonté de « débarrasser l’armée des traîtres ».
Jeune Afrique
Quelle était la teneur des questions posées par les services de renseignement à la sœur jumelle de l’ancien président Joseph Kabila ? Pour l’heure, les proches de Jaynet Kabila se refusent à tout commentaire. On sait en revanche que, mercredi 13 mars, les locaux de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila, qu’elle préside, ont été perquisitionnés par des militaires.
Des précédents
Dans un communiqué diffusé le même jour, Jaynet Kabila a dénoncé un acte de « vandalisme », affirmant que cette perquisition avait été menée par des « militaires identifiés comme étant du service de la Demiap [renseignements militaires] ». « Après avoir saccagé tous les bureaux de la Fondation, ces agents ont emporté des ordinateurs, des clés USB, des disques durs, des téléphones et d’autres biens de valeur, les effets personnels appartenant aux agents de la fondation… », a énuméré l’ancienne députée, qui déplore également la « soustraction » du véhicule qui avait transporté la dépouille mortelle de Laurent-Désiré Kabila, son père, assassiné en 2001.
Ce n’est pas la première fois que Jaynet Kabila se plaint de l’intrusion de membres des services de sécurité dans les locaux de la fondation qu’elle préside. Des perquisitions similaires ont en effet été menées en juillet 2022, puis en juin 2023.
Faut-il voir dans la perquisition de ce début de semaine, suivie de la convocation de Jaynet Kabila, le signe d’un regain de suspicion du pouvoir en place envers l’ancien président et ses proches ? Depuis la rupture de leur coalition de circonstance, fin 2020, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi ne se sont pas revus, et leurs relations semblent ne s’être jamais améliorées. Le mois dernier, les deux hommes ont bien participé à la cérémonie d’hommage au président namibien Hage Geingob, décédé le 4 février dernier. Mais s’ils étaient tous deux présents à Windhoek, ils se sont soigneusement évités.
Joseph Kabila, qui a boycotté les élections générales – et notamment la présidentielle de décembre 2023 –, garde le silence. Il n’a, jusqu’ici, livré aucune indication quant à ses intentions politiques. Retranché dans ses propriétés à Kinshasa ou Lubumbashi, le prédécesseur de Félix Tshisekedi a plusieurs fois affirmé vouloir affronter son successeur avec « toutes les armes offertes par la Constitution ».
Montée des suspicions
Le contexte sécuritaire nourrit également les suspicions. En décembre dernier, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, s’est allié à la rébellion du M23 dans le cadre de l’Alliance Fleuve Congo (AFC). Le 26 février, c’était au tour du député Jean-Jacques Mamba, ancien cadre du Mouvement de libération du Congo (MLC, de Jean-Pierre Bemba), d’annoncer, depuis Bruxelles, son ralliement à l’AFC.
Autre signe de l’inquiétude qui semble prévaloir au plus haut niveau : la décision de Félix Tshisekedi de suspendre le moratoire sur la peine de mort, en vigueur depuis plusieurs années. Si la peine capitale n’a jamais disparu de l’arsenal judiciaire, elle n’était plus appliquée depuis 2003. Selon une circulaire du mercredi 13 mars, elle doit désormais être appliquée pour les « actes de traîtrise ou d’espionnage ayant fait payer un lourd tribut tant à la population qu’à la République au regard de l’immensité des préjudices subis ». Une mesure notamment justifiée par la volonté de « débarrasser l’armée des traîtres ».
Jeune Afrique