Le ministre de la Santé, Ibrahima Sy, a révélé ce mercredi d’importantes anomalies dans la gestion de son département depuis son entrée en fonction. Face à la presse, il a exposé des irrégularités majeures dans les effectifs du ministère suite à une vérification de la direction de la solde, qui a comparé ses données avec celles du ministère. Cette opération a révélé des disparités préoccupantes.
L’audit a mis en évidence 1 080 agents en situation irrégulière : parmi eux, 480 sont répertoriés dans les bases du ministère mais absents de celles de la solde, tandis que 600 autres apparaissent dans la solde sans être enregistrés au ministère de la Santé. De plus, 399 « agents fictifs » perçoivent des salaires depuis plus d’une décennie sans être localisables. Le ministre a précisé que le dossier serait transmis à l’agent judiciaire de l’État et qu’un audit approfondi est en cours pour mieux cerner l'impact sur la masse salariale.
Par ailleurs, le ministre a signalé des dépenses non justifiées de 764 millions de francs CFA dans le Programme de lutte contre le paludisme financé par le Fonds mondial. Selon lui, ces fonds, censés financer des initiatives de santé publique, ont été sujets à des anomalies comptables inquiétantes. Le ministère est désormais tenu de rembourser ces sommes.
Enfin, Ibrahima Sy a mentionné un détournement de 42,5 millions de francs CFA dans la région de Kolda, relatif au projet de santé pour la mère et l’enfant. En raison de cette fraude détectée entre 2015 et 2018, l’Agence française de développement (AFD), bailleur principal, a suspendu son financement, privant le ministère d’un soutien de 7,2 millions d’euros et exigeant le remboursement des fonds détournés.