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Un an après la promulgation de la loi anti-homosexualité en Ouganda : un climat de peur et des violations des droits humains dénoncés

Vendredi 31 Mai 2024

Il y a un an, fin mai 2023, la présidence ougandaise annonçait la promulgation de la loi anti-homosexualité. Considérée comme l’une des plus répressives au monde, elle prévoit la peine de mort pour des cas qualifiés « d’homosexualité aggravée ». Depuis, les organisations de défense des droits humains dénoncent de nombreuses violations et un climat de peur.


Le lieu de rendez-vous est donné au dernier moment. Pour rencontrer Frank, il faut rester discret. Ce militant pour la cause LGBT+ défend les droits de sa communauté depuis plus de 15 ans, ce qui n’est pas sans danger en Ouganda, surtout depuis l'adoption il y a un an de la loi anti-homosexualité dans le pays. Avec cette loi, toute personne considérée comme faisant la promotion de l’homosexualité encourt jusqu’à 20 ans de prison.

Pour sa sécurité, Frank se déplace donc avec un tracker, prêt à envoyer sa localisation à tout moment. « J’ai prévenu cinq de mes amis où je suis. Pour moi, ces trois dernières années sont les pires qu’ait connues la communauté LGBT+. Nous risquons d’être tués, battus, par n’importe qui. Ça, c'est le plus dangereux à mes yeux. Je parle ici de nos voisins, de nos propriétaires, des membres de notre famille… Moi, il y a des lieux publics où je ne vais plus. J’ai déjà été attaqué physiquement à plusieurs reprises. J’ai reçu des menaces de mort, avec une hausse en 2022 et depuis rien de s’arrange. J’ai failli quitter le pays », confie-t-il.

Beaucoup vivent cachés
Si Frank a décidé de rester pour se battre, beaucoup ont déjà fui. Plusieurs personnes LGBT+ rencontrées disent vivre cachées depuis un an, dans la peur d’être identifiées.

Les militants dénoncent une loi discriminante. Les autorités ougandaises avancent que cette dernière vise à empêcher l’homosexualité, considérée comme une importation de l’Occident. Cette loi anti-homosexualité a reçu un large soutien à travers le pays. Au Parlement, elle a été votée à l’unanimité, moins une voix en mai 2023.

Dès son vote, elle a été dénoncée par la communauté internationale qui a annoncé plusieurs sanctions. Les États-Unis ont notamment déclaré en décembre qu’ils refuseront d’accorder des visas aux responsables ougandais qui appliqueront cette loi.

RFI

 
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